Les Français seraient-ils fâchés avec les produits laitiers? La consommation par habitant a reculé de 7% en 10 ans, entre 1997 et 2006, selon une étude du ministère de l'Agriculture publiée le 14 février.
«La consommation française de produits laitiers, l'équivalent de 371 kg de lait entier par habitant en 2006, est en baisse de 7% par rapport à 1997», révèle le Service central des enquêtes et études statistiques (Scees) du ministère, dans sa publication Agreste Primeur.
Pour le ministère, «plusieurs facteurs expliquent ce repli: moins d'achats de produits laitiers, une préférence pour les produits allégés et des prix en hausse». Or «un kilogramme de fromage frais de vache de 1% à 20% de matières grasses nécessite moins de lait entier qu'un kilogramme de camembert», souligne l'étude. La baisse, entre 1997 et 2006, porte principalement sur la consommation de lait liquide (-20%) et de beurre (-12%). En revanche, la consommation de yaourts augmente de moitié et celle des desserts lactés de 70%. Les industriels sont en partie responsables de cette réorientation, en mettant en avant des fabrications élaborées à plus forte valeur ajoutée, souligne le ministère.
Aujourd'hui, «face à un marché intérieur atone, les industriels s'appuient en priorité sur l'exportation», souligne également le Scees. En particulier, le succès des fromages français ne se dément pas. La palme revient aux fromages frais, aux pâtes pressées non cuites et aux pâtes persillées. Destination principale: l'Europe (à 86%), dont l'Allemagne, le Royaume-Uni, et le Benelux. Les desserts lactés frais et les laits liquides s'exportent également bien, plutôt vers l'Espagne et l'Italie.
Pas d'affolement cependant: les Français demeurent parmi les plus grands consommateurs de produits laitiers en Europe. Notamment pour les fromages où, avec 23 kg par habitant en 2004, ils figurent juste derrière les Grecs, qui en consomment plus de 28 kg (surtout en frais).
En 1980, ils consommaient 18 kg de fromage, 9 kg de yaourt (contre 21 kg en 2004), 75 litres de lait conditionné (contre 60 litres en 2006) et une dizaine de kilogrammes de beurre (contre 8 en 2006).