La collecte totale de lait produit en agriculture biologique est de nouveau dans une dynamique positive depuis 2009, indique une note Agreste Primeur du ministère de l'Agriculture publiée mercredi. Avec 283 millions de litres en 2010, elle a connu une hausse de 8,2 % par rapport à 2009, et de 10 % par rapport à 2008.
« Toutefois, cette dynamique doit être relativisée au regard des volumes concernés », ajoute aussitôt le document : en effet, la part de lait bio collecté en 2010 reste faible (1,2 % des livraisons totales de lait).
La collecte de lait de vache bio s’est élevée à 275 millions de litres en 2010 (1,2 % de l’ensemble du lait de vache collecté), en « progression marquée » depuis 2009 (7,9 % en 2010 par rapport à 2009, 9,7 % en 2009 par rapport à 2008). En comparaison, la collecte totale de lait de vache n’a augmenté que de 3 % en 2010 par rapport à 2009.
La collecte de lait de brebis bio (2,7 % de la collecte de lait de brebis) a dépassé 7 millions de litres en 2010. Sa progression a été plus rapide que celle de l’ensemble du lait de brebis (+19 % en 2010 par rapport à 2009 pour la première et +5,7 % pour la seconde).
La collecte de lait de chèvre bio s'est reprise en 2010 (+11,2 % par rapport à 2009, contre seulement +8 % pour la collecte globale de lait de chèvre), après une forte baisse en 2008. Elle a atteint plus de 900.000 litres mais reste marginale (0,2 % de l’ensemble du lait de chèvre collecté).
La part des livreurs bio a augmenté (1,8 % en 2010 contre 1,6 % en 2009), alors que l’ensemble des livreurs de lait a diminué en 2010. La mise en place du plan bio 2012 a contribué à intensifier le développement des produits bio, enrayant ainsi la diminution des effectifs des livreurs bio amorcée en 2004, souligne la note Agreste.
L'Agence bio précise que le cheptel bio a continué de s’étoffer en 2010 (+5 % de vaches laitières, +15 % de chèvres et +38 % de brebis laitières). A noter que cette progression des cheptels « peut être plus élevée que celle de la collecte en raison de la transformation à la ferme », précise Agreste.
En proportion de lait bio dans le total lait, les régions les plus spécialisées restent l’Alsace et la Franche-Comté dont les parts de lait bio et les volumes augmentent en 2010. Cependant, la proportion de lait bio ne dépasse 1 % des livraisons régionales que dans sept régions alors que dans les autres elle reste marginale (inférieure à 1 %).
Entre 2009 et 2010, les fabrications de produits laitiers bio, en cohérence avec l’évolution des volumes de lait livré, ont progressé davantage que celles des produits laitiers conventionnels.
La fabrication des laits liquides bio s’est accélérée depuis 2008 pour atteindre un volume de 164 millions de litres en 2010. Les laits liquides bio ont gagné une vraie place sur le marché des laits de consommation dont ils détiennent 4,5 % du marché. Ils constituent toujours le principal segment des produits laitiers bio, assure Agreste.
L’ultra-frais s’affirme comme un débouché important pour la filière laitière bio. Parmi les produits bio, c’est le segment qui s'est révélé comme le plus dynamique en 2010, indique la note. Les yaourts et laits fermentés bio se sont repris nettement en 2009 et 2010 (34.000 tonnes élaborées cette année là), avec une hausse annuelle moyenne de plus de 30 % contre près de 2,5 % pour le conventionnel.
Les desserts lactés frais bio ont progressé de près de 40 % en 2010 à 2.800 tonnes. Les fromages frais de vache ont augmenté leur volume de moitié en 2010 par rapport à 2009 et ont dépassé 6.300 tonnes.
La France, 5e producteur de lait bio en Europe En 2009, la production européenne de lait bio s’est élevée à environ 2,5 milliards de litres. La France se place alors en cinquième position, loin derrière l’Allemagne dont la production de lait bio est le double cette année-là. En proportion de bio dans la collecte nationale, l’Autriche arrive en tête (15,5 %) devant le Danemark (8,8 %). Avec 1,2 % de sa collecte en bio en 2009, la France se situait, là aussi, loin derrière ses voisins européens. |