Après avoir exigé pendant des semaines un prix minimum de 1,40 €/kg pour leurs porcs, la section porcine de l'UGPVB (Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne) a renoncé jeudi à cet objectif, semant la division au Marché du porc breton (MPB) de Plérin (22).
Après cette annonce dans la matinée, le président du MPB Daniel Picart a annoncé sa démission devant le conseil d'administration en parlant de « trahison ». Il a été remplacé par François Pot, par ailleurs président du groupement de producteurs de porcs Porélia. Dans la foulée, le MPB a aussi suspendu sa cotation prévue jeudi, reportée à une date ultérieure.
Le refus en août de deux des principaux acheteurs de porcs, Bigard et la Cooperl, de payer 1,40 euro, et leur retrait du marché, avaient déjà généré une vive tension dans la filière. Bigard a en outre annoncé la semaine dernière sa volonté d'acheter tous ses porcs cinq centimes en dessous du cours du Marché du porc breton.
Des « bien-pensants ont pensé que me couper la tête ferait revenir Cooperl et Bigard »
Des « bien-pensants ont pensé que me couper la tête ferait revenir Cooperl et Bigard autour de la table. Ces deux entreprises en ont, a priori, fait un préalable à leur retour », a déclaré Daniel Picart, dans un texte lu devant le CA [conseil d'adminisration] en milieu de journée, et dont l'AFP a eu connaissance. « Je serai très attentif à vos résultats, espérant que la trahison d'une partie d'entre vous à mon égard serve la cause de la filière porcine », a-t-il dit.
La section porcine de l'UGPVB (Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne) avait annoncé jeudi matin qu'elle renonçait à l'objectif de prix de 1,40 €, qui avait pourtant été fixé pour les éleveurs avec le gouvernement en juin.
« Si on n'avait pas pris cette décision, c'était le dernier marché [au MPB] aujourd'hui », s'est justifié le président de l'UGPVB, Michel Bloc'h, interrogé par l'AFP. « On souhaite que le marché refonctionne normalement. Si on continue dans cette voie, il n'y aura plus de marché, les opérateurs n'y viendront plus » en raison de la déconnexion avec les prix pratiqués dans les autres pays producteurs européens, a-t-il ajouté.
Du côté des syndicats d'éleveurs, même si aucune position officielle n'a encore été affichée, la décision de l'UGPVB est loin de faire l'unanimité. « On ne peut pas descendre [le prix]. La priorité reste le prix avec l'objectif de 1,40. Ça fait trop longtemps que ce sont les paysans qui paient pour tout le monde », assure-t-on de même source.
Selon des informations circulant au MPB mais non confirmées par les intéressés, deux autres abattoirs, acheteurs du marché, Abera et Bernard, auraient menacé également de quitter la structure de régulation. Installé en Ille-et-Vilaine, Abera appartient au groupe Avril (ex-Sofiproteol), présidé par Xavier Beulin.
Commentaires de Michel-Edouard Leclerc
Dans son blog, Michel-Edouard Leclerc, le patron des centres commerciaux du même nom, a annoncé que son groupe et ses filiales agroalimentaires « respecteront la consigne » de l'UGPVB, tout en soulignant qu'ils avaient jusqu'ici « tenu les engagements [...] de soutenir le cours sur le Marché du porc breton ».
Pour Leclerc, « en l'absence de cours européen régulé, et avec la baisse du cours allemand, l'écart de prix s'est creusé entre la France et l'Allemagne », gênant les exportations françaises et favorisant la prise de parts de marché par les producteurs d'outre-Rhin.
En juin, le gouvernement avait fixé comme objectif au MPB de parvenir à un prix moyen de 1,40 €/kg, prix minimum réclamé par les éleveurs, qui a été atteint le 23 juillet.
Pour combien de temps encore?
lundi 28 septembre 2015 - 14h24
Le cours sur le marché du porc Breton est mort, il est impossible qu'il perdure encore longtemps à moins d'étre soutenu artificiellement afin de calmer les esprits. Il serait temps de comprendre que tout cela est de la poudre aux yeux, du cinéma. Dans une logique ou la transformation a le pouvoir d'acheter au plus bas, étant donné que rien ne l'oblige à acheter Français, pourquoi voudriez vous qu'elle achéte plus cher un produit qu'elle peut acheter moins cher à l'étranger. Tous ces dirigeants sont peut étre sympathiques humainement, mais à moins d'étre inconscients ou mal honnétes ils nous ménent tous en bateau alors qu'ils sont sensés nous diriger pour notre bien. Il faut étre fou de croire qu'il est possible de se battre pour un prix rémunérateur pour les producteurs dans les régles de marché actuelles et cela n'est pas prés de s'arréter avec les nouveaux contrats en préparation avec le CANADA ,l'ARGENTINE,.... Tous les dirigeants ont été clairs sur ce sujet, si nous ne nous révoltons pas dans l'unité, rien ne changera et nous disparaitrons pour une grande partie d'entre nous, mais il est hors de question d'accorder un prix rémunérateur aux producteurs c'est cela la réalité. Il serait temps d'en étre conscient.