La ministre espagnole de l'Agriculture, Isabel Garcia, a annoncé jeudi un pré-accord sur la base du volontariat entre les éleveurs, l'industrie laitière et la distribution, pour revaloriser le prix du lait.
« L'industrie s'engage à faire passer aux éleveurs une partie des améliorations qu'elle obtiendra de meilleures relations avec la distribution », a expliqué la ministre lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion avec les principaux représentants du secteur.
Les éleveurs laitiers espagnols, comme leurs voisins français et portugais, sont affectés par la chute des cours sous l'effet du ralentissement de la demande chinoise et de l'embargo russe sur les produits agricoles européens. Des milliers de tracteurs ont bloqué entre lundi et mercredi des rues de Saint-Jacques-de-Compostelle, dans le nord-est du pays, pour protester contre des prix de vente du lait inférieurs aux prix de production.
« Nous comprenons leur préoccupation », a assuré la ministre. Elle a promis plus de transparence sur la manière dont sont fixés les prix et a rappelé que la Commission européenne a proposé 500 millions d'euros pour soutenir le secteur laitier européen et l'élevage porcin, aussi en crise.
Le lait payé 26 centimes le litre
L'organisation interprofessionnelle Lactea a estimé que ce pré-accord « améliorera réellement la valeur de toute la chaîne laitière, un aspect prioritaire pour résoudre la crise du secteur laitier ». Les représentants des éleveurs se sont montrés plus mesurés. Si l'Union des petits agriculteurs et éleveurs (UPA) estime qu'un accord pourrait améliorer le sort de ses adhérents, la Coordination des organisations d'agriculteurs et d'éleveurs (COAG) a fait savoir qu'elle n'adhérait pas au texte en l'état, dénonçant le manque d'engagement concret sur le prix du lait.
Fin août, les ministres de l'Agriculture du Portugal, d'Espagne, de France et d'Italie, réunis à Madrid, avaient proposé des mesures d'intervention pour soutenir le prix du lait. Ils demandaient notamment un relèvement du prix d'intervention à partir duquel les Etats peuvent retirer du marché du lait écrémé en poudre pour soutenir les cours.
Selon la plateforme de défense du secteur laitier, le coût de production dans le nord de l'Espagne notamment atteint 34 centimes mais le cours tourne autour de 26 centimes le litre.