Dans une lettre ouverte relative aux négociations commerciales sur le prix du lait, adressée aux ministres de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de l'Economie, la Coordination rurale (CR) et l'OPL (organisation des producteurs de lait), sa branche spécialisée du lait, estiment qu'il est « urgent de changer les modes de calcul de rémunération des matières premières, au niveau des producteurs, qui ont cours en France, et dont les éleveurs laitiers sont la variable d'ajustement ».
« Aujourd'hui, l'industrie et la grande et moyenne distribution préservent, voire augmentent, leurs marges, cela aboutissant à laminer notre potentiel de production avec des conséquences dramatiques sur les plans humain, économique, social et environnemental », indiquent les deux organisations.
« Le “tunnel de prix” avec l'Allemagne ainsi que le double prix coopératif provoquent la concurrence entre producteurs européens. Orchestrée par l'industrie, la dérégulation de la production et du marché laitiers montre ses limites », ajoutent-elles.
« La CR et l'OPL vous demandent instamment, Messieurs les ministres, d'œuvrer ensemble pour le redressement productif de l'agriculture française, base sur laquelle repose le colosse de notre industrie qu'est l'agroalimentaire. Le gouvernement doit reconsidérer la loi de modernisation de l'économie en matière de seuil de revente à perte (SRP), intégrer la notion de prix d'achat ne pouvant descendre en dessous du coût moyen de production et ainsi prendre en compte durablement les contraintes de chaque acteur », expliquent la CR et l'OPL.
« Il serait bien sûr intolérable qu'un des buts inavoués de l'actuelle négociation entre industriels et distributeurs soit de faire des producteurs de lait, la “chair à canons” empêchant tout début d'inflation résultant notamment de la hausse récente de la TVA », détaillent les deux organisations.