La Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL) a dénoncé lundi, comme une véritable provocation, la politique de paiement du lait qu’Entremont a décidé d’appliquer pour le mois d’octobre. La fédération qualifie l'attitude du groupe fromager de «destructrice pour la filière» et prévient qu’elle «bloque toute discussion avec cette entreprise». «Entremont a ouvert la voie du conflit et la FNPL en prend acte et agira en conséquence», explique cette dernière. Un message qui vaut pour tous les industriels.
La FNPL réagit au courrier qu'Entremont a envoyé aux éleveurs dont il collecte le lait, et dans lequel il leur annonce qu’il paiera le lait sur la base de 272 €/1.000 l au mois d’octobre. Le syndicat ne peut que dénoncer la manière dont l'industriel cherche «à imposer unilatéralement une baisse conséquente de prix». Il pointe également du doigt les menaces de non collecte.
La FNPL prévient que cette position n’est que «le premier tir de la transformation laitière». Il considère le montant annoncé comme «surréaliste» puisqu’il «ramène les prix d’automne à un niveau qui n’a jamais été aussi bas». La FNPL remet en question les indicateurs qu’utilise Entremont pour justifier sa politique de prix. Et l’accuse de faire abstraction de son principal marché, l’emmental, «dont la valorisation a grimpé de 19% depuis un an!»
L’organisation syndicale écorche également les pouvoirs publics dans son communiqué, leur reprochant d’être responsables de la dérégulation que connaît aujourd’hui la filière laitière française. Pour la FNPL, c’est l’Etat qui a engagé la filière dans la voie de la dérégulation. Cela a commencé avec «la réforme de la Pac de 2003», avant de se poursuivre «par une série de mesures telles que la loi dite de ''modernisation de l’économie''» et de se conclure par «l’interdiction faite à l’interprofession d’organiser la négociation de l’évolution du prix». Le syndicat souligne également l’absence «d’une position claire» des pouvoirs publics sur la maîtrise de la production qu’il juge «plus que nécessaire pour rééquilibrer les marchés».