Les producteurs d'œufs du Grand Ouest ont organisé vendredi des manifestations dans trois hypermarchés nantais pour réclamer une augmentation de leur rémunération par ces chaînes, afin de tenir compte de la hausse de leurs coûts de production.
Une cinquantaine de producteurs, arrivés en autocar, ont investi dans le calme le rayon des œufs d'un hypermarché Leclerc de l'Ouest nantais. Ils ont fait de même dans un Carrefour au nord et un Auchan au sud de l'agglomération nantaise, selon des sources concordantes.
Des banderoles indiquant « Aujourd'hui, pas d'œuf à Nantes », signée de « Tous les producteurs d'œufs de France », étaient brandies par les manifestants.
Ils ont réétiqueté chaque boîte avec une étiquette indiquant : « Pendant que la grande distribution gagne plus de 240 millions d'euros sur ses ventes d'œufs aux consommateurs, les producteurs perdent 80 millions d'euros. » Les éleveurs ont ensuite chargé toutes les boîtes d'œufs dans des caddies puis les ont distribuées aux clients après les caisses.
Les producteurs d'œufs de France dans un communiqué soulignent qu'ils « ne peuvent pas survivre si, maintenant, la grande distribution ne revoit pas à la hausse ses contrats d'achats d'œufs aux producteurs et aux centres de conditionnement », en rognant sur les marges qu'elle « absorbe » à leur détriment.
Selon les producteurs, la grande distribution « rend l'œuf français concurrencé par des importations d'œufs qui ont des contraintes sanitaires incomparablement moins exigeantes [par rapport aux] cahiers des charges imposés à notre production nationale », mettant en danger 10.000 emplois. Cette année, pour le premier trimestre, la chute de mises en production des poulettes d'un jour est de 31 % par rapport à la même période de 2010, et de 26 % sur les huit premiers mois, insistent les producteurs d'œufs de France.
Compte tenu de la hausse des prix des céréales, du gazolel et de la mise aux normes relative au bien-être des élevages en application d'une directive européenne de 1999 qui doit être appliquée à compter de janvier 2012, les manifestants réclament une hausse de 1,62 centime d'euro par œuf.
« Avec ces trois chaînes, nous avons demandé des rendez-vous depuis septembre pour discuter de cette revendication et ils ne se sont même pas donné la peine de nous répondre », a expliqué Yves-Marie Beaudet, président de la section des œufs de l'UGPVB (Union des groupements de producteurs de viande de la Bretagne). « S'ils ne nous entendent pas, nous reviendrons en décembre, et nous savons qu'ils n'aiment pas les manifestations à la période des fêtes », a-t-il prévenu.