« Nous avons vécu un enfer cet été en montagne, a déclaré Aurélie Abondance lors de l'ouverture du symposium "Vivre ensemble avec le loup ? Hier, aujourd'hui, demain..." », le mercredi 9 octobre 2013 à Saint-Martin-Vésubie, dans les Alpes-Maritimes.
A la tête d'un troupeau de 1.100 brebis dans le Var avec son époux, la jeune éleveuse ne souhaite plus retourner en estive tellement elle est choquée moralement. « Je n'ai pas choisi ce métier pour ramasser des carcasses tous les jours », insiste-t-elle, désespérée.
Un peu plus tôt, à l'ouverture du symposium, un quarantaine d'éleveurs avaient manifesté devant le symposium en bloquant une voie. La sous-préfète, Sylvie Cendre, dans son discours, quelques minutes plus tard, a affirmé la volonté de l'Etat de trouver un juste équilibre entre préservation du loup et préservation du pastoralisme. « Notre objectif est toujours d'abattre 24 loups cette année en France, a-t-elle dit. Le jugement du tribunal administratif, suspendant la possibilité de tuer un loup lors des battues au grand gibier, freine la dynamique [d'abattage]. Nous allons proposer une évolution des arrêtés interministériels lors de la prochaine réunion du Groupe national loup qui aura lieu le 14 octobre. Cela prendra du temps. Le préfet vient de rédiger de nouvelles autorisation de tirs pour que les gardes-chasse et les lieutenants de louvèterie puissent procéder à des prélèvements. »
Aujourd'hui, la question du loup place les hommes – et les pouvoirs publics – devant des choix urgents qui ne sont pas sans conséquences, signalent les organisateurs du symposium dont le but est « d'apporter des informations sans langue de bois sur l'impact du loup dans l'histoire et [...] pour mieux comprendre les conditions dans lesquelles on peut ou on ne peut pas cohabiter avec lui », indiquait, lundi sur France Inter, Jean-Marc Moriceau, professeur à l'université de Caen et organisateur du symposium.