Le frelon asiatique, prédateur des abeilles, progresse d'une centaine de kilomètres par an. Les apiculteurs réclament des moyens de lutte efficace contre cet insecte dangereux pour l'homme.
Détecté pour la première fois en 2004 dans le Lot-et-Garonne, le frelon asiatique a depuis parcouru un long chemin. A la fin de 2011, sa présence était attestée dans 50 départements, dont 11 nouveaux. Sa progression serait proche d'une centaine de kilomètres par an.
Si l'insecte pose un problème aux apiculteurs en attaquant les abeilles dont il se délecte, plusieurs morts sont aussi dénombrés. Le frelon Vespa velutina peut en effet être très agressif pour protéger son nid.
Des animaux ont également fait les frais de leur rencontre avec l'hyménoptère. Parmi ceux-ci, des brebis et des chiens sont inventoriés.
« Selon la MSA de la Dordogne, les arrêts de travail auraient augmenté de 25 %, une hausse directement imputable au frelon asiatique », indique Richard Legrand, apiculteur en charge du dossier « Vespa velutina » à l'Unaf (Union nationale de l'apiculture française). Dans ce contexte, quelques actions de lutte se mettent localement en place, mais elles semblent dérisoires face à la progression du ravageur.
L'Unaf demande donc aux pouvoirs publics de classer l'insecte comme espèce nuisible. De plus, elle souhaite que la lutte soit organisée, que les campagnes de piégeage soient financées mais aussi que les apiculteurs sinistrés obtiennent une aide.
Discorde sur le piégeage
L'Unaf estime que le piégeage de printemps (de la fin de mars à la mi-juin) est de loin le plus efficace. Le but est de tuer les fondatrices et de rompre le cycle de développement du frelon asiatique. Une fondatrice supprimée ferait en effet 4.000 à 6.000 individus de moins à l'automne.
Pourtant, le Muséum d'histoire naturelle met en garde contre ce type de piège qui ne serait pas sélectif et n'aurait pas de réel impact sur les populations de frelon asiatique.
« Nous avons souhaité collaborer avec le Muséum, mais il s'arc-boute sur sa position. Nous estimons qu'il vaut mieux perdre quelques abeilles ou autres insectes utiles au printemps dans les pièges plutôt que d'attendre et en perdre des milliers à l'automne avec la prédation du frelon asiatique », appuie Richard Legrand à l'Unaf.