Le ministre de l'Agriculture Michel Barnier, invité dimanche aux championnats de France de labours organisés par les Jeunes Agriculteurs à Masseube (Gers), a estimé que «pour la politique agricole commune (Pac), le débat politique doit commander et non pas le budget».
«Le contexte est en train de changer, d'où la nécessité d'avoir un bilan de santé, une évaluation. Le débat est ouvert. Nous allons le mener pour évaluer objectivement la Pac depuis 2003 et même avant, ses points positifs et ses insuffisances», a ajouté Michel Barnier.
«Ce qu'a dit Nicolas Sarkozy (ndlr: le 11 septembre au Space à Rennes), c'est que l'on n'attendra pas 2013, qu'on aurait tort d'attendre le dernier moment pour que cela soit le budget qui commande. Il faut que cela soit le débat politique qui commande», a ajouté le ministre de l'Agriculture, pour qui «il y aura de toute façon une nouvelle Pac».
«Il faut d'abord déterminer la Pac, pourquoi on a besoin d'une Pac, pourquoi on a besoin de préserver cette première politique économique européenne telle qu'elle est depuis les années 1960 et pourquoi elle a de nouvelles justifications», a-t-il expliqué.
«L'agriculture de ce pays a des raisons d'espérer. On voit bien qu'il va falloir produire plus et produire mieux. La raison d'être, de travailler des agriculteurs retrouve une nouvelle actualité», a souligné le ministre, rappelant qu'il y a «14.000 installations de jeunes agriculteurs chaque année en France».
«Lorsque j'étais commissaire européen, a rappelé le ministre de l'Agriculture, on disait: "Il faut baisser les prix et baisser les productions." Aujourd'hui, les prix augmentent, mais pas tous, on a besoin de davantage de productions mais en même temps de productions faisant davantage attention aux conditions sécuritaires et écologistes», a conclu M. Barnier.
Le président des Jeunes Agriculteurs, Philippe Meurs, a souligné dans son discours que «les agriculteurs souhaitent, plus que jamais, vivre de prix rémunérateurs». «Nous, les agriculteurs, avons besoin de plus de stabilité pour gérer nos exploitations et garantir de la lisibilité au consommateur. C'est encore plus vrai pour les jeunes agriculteurs», a-t-il ajouté.
«Alors ''la nouvelle Pac'', ''la refonte de la Pac'', ''la requalification de la Pac'', tout cela est bien à l'ordre du jour mais il ne foudrait pas confondre vitesse et précipitation, objectifs et outils... », a poursuivi Philippe Meurs.
«La priorité est de reparler d'un projet ambitieux pour l'agriculture», «pour nous l'ambition c'est bien de faire partager un projet agricole et alimentaire durable qui réponde aux défis alimentaire, environnemental, énergétique, de l'emploi et de l'aménagement des territoires au service des hommes et des territoires», a affirmé le président des JA.
Interrogé sur les jachères, le ministre a indiqué que la France s'acheminait sur la réduction de leur taux à 3% «pour garder des jachères à usage écologique».
«Il faut remettre en culture pour cette saison qui commence quatre millions d'hectares en Europe, dont on a besoin pour desserrer la contrainte (alimentaire), produire plus et, si nous le pouvons, faire revenir les prix à un niveau plus raisonnable», a-t-il expliqué.
