Le gouvernement va présenter, à la fin de janvier, un plan stratégique destiné à relancer la filière porcine qui connaît une baisse d'activité très préoccupante pour l'emploi notamment, a affirmé, mardi, Jean-Michel Serres, président de la Fédération nationale porcine (FNP).
Jean-Michel Serres s'exprimait à l'issue d'une table-ronde qui a réuni tous les acteurs de la filière autour du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, et du ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot.
Les ministres ont annoncé aux professionnels la mise en place de quatre groupes de travail qui « correspondent aux principales préoccupations » de la filière, à savoir la restructuration du secteur de l'abattage-découpe, le secteur industriel de la charcuterie, les questions de qualité des exportations et de valorisation de la production, et enfin les difficultés des éleveurs.
Leurs travaux devront conduire à un plan stratégique, qui sera présenté à la fin de janvier 2013.
« Je tiens à souligner l'urgence d'aboutir sur ces dossiers-là » parce qu'il « y a réellement la crainte d'une catastrophe au niveau industriel dans la filière porcine en France dans les semaines ou les mois qui viennent », a prévenu M. Serres.
La filière porcine française doit notamment faire face à un recul de la production, à une hausse des prix de l'alimentation animale et de la concurrence étrangère, avec 100 millions d'euros d'importations de porcs en France.
« Nous subissons des distorsions sur le coût de la main-d'œuvre avec l'Allemagne, notamment dans les abattoirs », a souligné M. Serres.
La production porcine française est attendue en repli de près de 3 % en 2012, et de -5 % à -6 % en 2013 parce que de nombreux producteurs jettent l'éponge, selon la FNP.
La Coordination rurale, qui participait à la table-ronde, a rappelé ses « propositions concrètes » pour la filière porcine :
- « Mise en place des prix rémunérateurs indexés sur les coûts de production ;
- Possibilité de vente directe entre les céréaliers et les éleveurs pour éviter les marges des intermédiaires ;
- Mise en place d'un plan protéines pour faire baisser le coût alimentaire avec un approvisionnement local. Pour rappel, les éleveurs qui fabriquent leur aliment à la ferme ont des gains importants de rentabilité ;
- Harmonisation des contraintes fiscales, sociales et environnementales en UE ;
- Obtention d'un délai pour les mises aux normes liées au bien-être des truies gestantes, sans quoi les abattoirs recevront 10 à 15 % de porcs en moins, ce qui aura des conséquences catastrophiques en matière d'emploi et de dynamisme de la filière. »
A télécharger :
- Le communiqué officiel du ministère de l'Agriculture