Le prix de base au Marché du porc breton (MPB) de Plérin (Côtes-d'Armor), qui sert de référence en France, a enregistré en 2012 sa plus haute moyenne depuis vingt ans après plusieurs années de crise.
A 1,454 €/kg, en hausse de 11,08 % sur un an, ce prix affiche son plus haut niveau depuis 1992 dans un contexte de « confrontation d'une offre française et européenne en baisse face à une demande mondiale toujours soutenue », a indiqué le MPB, jeudi dans un communiqué.
Le prix moyen de base n'avait plus dépassé 1,31 €/kg depuis 2001 et l'épidémie d'ESB (encéphalopathie spongiforme bovine, dite maladie de la « vache folle »).
En 2012, le cours du porc a brièvement culminé à 1,736 €/kg le 20 septembre, un niveau qui, toutefois, « ne peut rester durablement élevé en l'absence d'harmonie dans les prix mondiaux », souligne l'opérateur.
Le mois dernier, le service de la statistique du ministère de l'Agriculture avait relevé que la hausse observée des cours devait permettre aux éleveurs porcins de tirer, en 2012, un revenu supérieur de plus de 30 % à celui de 2011, à 46.700 euros en moyenne.
Mais la flambée des prix des matières premières a renchéri le coût de l'alimentation animale et pesé sur les charges des éleveurs, relève le MPB.
Contrairement à la crise de 2007-08, « le cours de 2012, favorisé par une baisse de l'offre européenne et une bonne demande des pays tiers, a mieux absorbé l'envolée des matières premières », reconnaît le MPB.
Mais en cas de « nouveau cycle de prix haut des matières premières », « le cours du porc doit durablement retrouver des niveaux moyens très supérieurs aux cours actuels », estime le MPB, qui juge que, dans ce contexte, « un cours du porc à 1,45 €/kg de moyenne annuelle ne peut rentabiliser la production ».
Le MPB a été créé en 1972 par des éleveurs pour créer une confrontation publique de l'offre et de la demande et assurer une formation transparente du prix.
Environ 15 % des porcs français sont commercialisés via ce marché, un chiffre que ses responsables jugent insuffisant alors que la majorité des producteurs traitent de façon dispersée avec leurs acheteurs.
En 2012, le MPB a commercialisé 3,2 millions de porcs, une offre en repli de 7,8 % sur un an.