L'Institute for Agriculture and Trade Policy publie ce mois-ci un rapport sur l'évolution des politiques depuis la crise alimentaire de 2007-08.
La bonne nouvelle, selon les auteurs, est que la crise alimentaire a été un puissant catalyseur pour un changement de politique. « Les besoins et les voix des petits paysans et des femmes, les enjeux environnementaux dont le changement climatique, et la vulnérabilité des marchés internationaux attirent désormais davantage l'attention », écrivent-ils.
Mais dans la pratique, tout reste à faire pour lutter contre l'insécurité alimentaire. Alors que tous les Etats reconnaissent la nécessité d'investir dans l'agriculture, notamment dans les pays en développement, les promesses de dons restent très modestes, longues à mettre en œuvre, et menacées par les politiques d'austérité adoptées par les pays développés.
« Au-delà de l'aide au développement, les politiques qui ont contribué à la récente crise alimentaire sont restées largement inchangées », regrettent les auteurs du rapport. Ils demandent notamment que soient prises des mesures dans le domaine des biocarburants, pour éviter des concurrences sur les terres et des tensions sur les prix alimentaires.
L'étude souligne aussi la nécessité de limiter la volatilité des prix alimentaires, notamment en régulant les marchés agricoles. Enfin, elle alerte sur l'accaparement des terres qui nuit gravement aux paysans des pays en développement.
Les gouvernements des pays en développement ont un rôle central à jouer pour mener à terme ces changements, estiment les auteurs, et ont besoin d'espace politique pour mettre en œuvre leurs propres solutions. Ils ont également besoin du soutien de la communauté internationale.