C'est sans enthousiasme que la Confédération paysanne a accueilli l'annonce de Stéphane Le Foll du lancement du plan énergie méthanisation autonomie azote qui fixe un objectif de 1.000 unités de méthanisation d'ici à 2020, contre 90 aujourd'hui.
« Ce plan n'apportera pas la solution aux difficultés de l'élevage, mais seulement à quelques centaines d'éleveurs », juge le syndicat dans un communiqué du 2 avril 2013. D'autre part, la Confédération paysanne craint que les éleveurs se transforment en « énergiculteurs » au lieu d'être normalement rémunérés pour leur travail qui consiste à « produire des aliments ».
« Le rôle de l'État est de veiller aux conditions d'une juste rémunération pour tous, pas de subventionner, de fait, l'élevage de quelques-uns par des activités annexes qui pourraient vite devenir principales ! », écrit-elle, estimant que « loin de repenser le modèle agricole, ce plan favoriserait alors plutôt son industrialisation », notamment parce que « la grande taille de certaines unités de méthanisation pose des problèmes de concentration d'effluents qu'il faut transporter et retraiter ».
Citant l'Allemagne « qui incorpore plus d'un million d'hectares de maïs dans les digesteurs », l'organisation syndicale pointe le risque de détournement de cultures alimentaires vers des débouchés énergétiques.
« Ce plan de démultiplication risque surtout de conduire à la création d'une véritable économie parallèle à l'élevage, conclut-elle. Loin d'apporter des solutions aux difficultés des éleveurs, ce plan met d'autant plus en danger ceux qui en seront exclus. »