A l'initiative de Joël Labbé, sénateur EELV du Morbihan, le Sénat est appelé à se prononcer sur un moratoire concernant tous les néonicotinoïdes.
Une proposition de résolution « relative à la préservation des insectes pollinisateurs, de l'environnement et de la santé et à un moratoire sur les pesticides de la famille des néonicotinoïdes », signée par 182 députés et sénateurs de tous bords, sera en effet soumise au vote des sénateurs le 4 février. Plusieurs ONG (Greepeace, Fondation Nicolas Hulot, Générations Futures) et organisations syndicales (Unaf, Confédération paysanne) appuient également cette proposition.
Le but de cette proposition de résolution : alerter le gouvernement et les instances européennes de l'urgence de mettre en œuvre des restrictions fortes à l'utilisation de cette famille de produits insecticides. Si elle est adoptée, elle invite le Gouvernement français à agir auprès de l'Union européenne « pour obtenir un moratoire européen sur l'ensemble des pesticides néonicotinoïdes tant que les risques graves sur l'environnement et la santé humaine ne sont pas écartées ».
Joël Labbé a été convaincu de prendre une telle initiative à partir des conclusions d'une étude de la Task force on systemic pesticides, menée dans 15 pays qui démontre que « les pesticides de la famille des néonicotinoïdes, puissants neurotoxiques, ont des effets bien au-delà des abeilles et des insectes pollinisateurs : c'est l'ensemble de la faune du sol, de l'air et des eaux qui est touchée. Dans le domaine de l'environnement, ils provoquent une hécatombe sur la biodiversité du sol, de l'air et des eaux ».
Persuadé du bien-fondé de sa démarche, il vient de faire parvenir une lettre ouverte, à l'ensemble des sénateurs, insistant sur les impacts négatifs des néonicotinoïdes en indiquant qu'il demandera un vote à scrutin public, « afin que chacune et chacun d'entre vous puisse exprimer sa voix, par un vote en son âme et conscience ».