D’après les résultats d’une enquête conduite auprès de 60 agriculteurs, les efforts engagés en Picardie depuis 15 ans pour favoriser la faune sauvage ont porté leurs fruits.
«La Picardie s’intéresse depuis plus de quinze ans à la mise en place d’aménagements destinés à favoriser le développement du petit gibier, au travers des contrats jachères-faune sauvage et gestions de territoire», explique Régis Wartelle, chargé de mission à la chambre régionale d'agriculture.
Si localement de nombreuses observations ont été effectuées pour mesurer l’intérêt de ces dispositifs, jusqu’à présent, aucune enquête n’avait été réalisée à l’échelle de la région. C’est désormais chose faite avec l’enquête Agrifaune que la chambre régionale d’agriculture, les Fédérations des chasseurs et l’Office national de la chasse ont conduite cette année auprès de 60 agriculteurs.
«Après avoir réalisé des aménagements spécifiques, 87% des agriculteurs enquêtés ont noté une hausse ou un maintien du nombre de lièvres, 72%, des populations de perdrix grises et 85%, de celles de pigeons ramiers, indique Jérôme Méry, de la Fédération des chasseurs de l’Oise. De même, le faisan est en hausse chez 58% des exploitants enquêtés.»
En moyenne, les prélèvements de perdrix grises et de lièvres sont deux fois plus élevés chez les agriculteurs enquêtés que dans le reste des départements. «Les aménagements réalisés représentent en moyenne sur les exploitations de 6 à 10% de la SAU, précise Regis Wartelle. 96% des agriculteurs ont ramené la taille de leurs parcelles sous la barre des 15 ha. De même, ils sont 90% à avoir créé des bandes enherbées, 86%, des haies et 51%, des bosquets.»
Stéphane Lefevre, à Gapennes, dans la Somme, a mis en place, sur son exploitation, des couverts en interculture, 1,20 ha de bandes enherbées de plusieurs cultures (maïs, sorgho, avoine, choux ou sarrasin) et 1,4 km de haies. Il a divisé ses terres en parcelles de 7 ha au maximum et a opté pour une alternance cultures de printemps et cultures d’hiver entre les parcelles.
«Résultat, mes problèmes d’érosion ont fortement diminué, constate le jeune agriculteur, les lombrics et les carabes se sont multipliés, je ne suis plus obligé d’intervenir contre les limaces et le petit gibier s’est fortement développé. Entre 2004 et 2007, le nombre de couples de perdrix pour 100 ha est passé de 4 à 21, le nombre de lièvres, de 12 à 14, et le nombre de chevreuils pour 200 ha, de 5 à 15.»
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Moins de pertes de perdrix «Notre enquête s’est arrêtée en 2008, au comptage de printemps, et à cette date, nous étions très optimistes sur les populations de perdrix dans les parcelles avec aménagements ou suivi cultural particuliers, remarque Régis Wartelle de la chambre régionale d’agriculture. Ces exploitations ont malheureusement aussi subi des pertes de perdrix en fin d’été comme cela a été le cas de façon plus générale dans toute la Picardie. Cela étant dit, d’après les témoignages des agriculteurs et des chasseurs, ces pertes sont a priori moins catastrophiques chez eux que dans les autres secteurs de chasse». |
