Le péage de transit pour les poids-lourds, qui entrera en application au 1er janvier 2015, va « grever la compétitivité de l'agriculture française », déplore la Coordination rurale (CR) dans une lettre ouverte au gouvernement publiée le 18 septembre 2014 sur son site internet.
« La Coordination rurale tient à (..) alerter sur le fait que la création de cette taxe constitue un nouvel impôt pour les agriculteurs, qui seront impactés à deux niveaux :
- D'une part, sur le transport de leurs productions (grains, pailles ou fourrages) avec des factures de transports qui augmenteront de 5 à 8 %, sans qu'ils puissent répercuter ces nouvelles charges sur leurs prix de vente.
- Et, d'autre part, sur les intrants qu'ils utilisent dont certains, comme les engrais ou les aliments du bétail, sont très pondéreux. En effet, les vendeurs de ces produits ne manqueront pas, quant à eux, de répercuter cette hausse de coût sur les produits qu'ils vendent. La CR rappelle qu'à cet égard, certains projets de transformation de biomasse, créés dans un but d'économie de gaz à effet de serre, verront alors leur intérêt économique réduit. »
La CR « souligne que les aménagements pris, comme l'exonération pour le lait ou les abattements pour certaines régions, restent insuffisants. »
« Au final, cette taxe grèvera la compétitivité de l'agriculture française qui sera fragilisée et moins apte à fournir des produits localement. C'est donc une réponse contre-productive pour l'agriculture, face aux préoccupations environnementales initiales de favoriser les échanges locaux de produits. »
La CR demande au gouvernement « de prendre toutes les mesures nécessaires afin d'exonérer de cette taxe les transports de tous les produits bruts agricoles, horticoles et forestiers (y compris l'aliment du bétail et les animaux) puisque ces produits ont vocation, par essence, à être transportés. Nous vous rappelons que, tout comme le lait, l'ensemble des produits agricoles subit la volatilité des prix et la concurrence européenne qui sont facteurs de grandes difficultés pour les exploitants, d'où la nécessité d'ouvrir le champ de l'exonération afin de préserver l'agriculture française et ses agriculteurs », conclut la lettre ouverte.