Les présidents du Copa (syndicats agricoles européens), Jean-Michel Lemétayer, et de la Cogeca (coopératives européennes), Donal Cashman, ont exprimé jeudi leurs préoccupations concernant le «paquet pesticides» du Parlement européen. «S’il est approuvé en l’état, cet ensemble de mesures sera contre-productif par rapport à l’objectif visant à rendre les meilleurs services aux consommateurs», ont souligné les présidents dans un communiqué.
«Le ”paquet pesticides” sous sa forme actuelle réduira nettement les possibilités qu’ont les agriculteurs de cultiver les plantes en bonne santé que réclament les consommateurs. Il aura également un impact très négatif sur la disponibilité à des fins alimentaires de toutes les cultures à l’exception des plus communes», a déclaré Jean-Michel Lemétayer.
Donal Cashman ajoute que «le ”paquet pesticides” n’est même pas cohérent. Il prévoit de fixer des objectifs de réduction de l’utilisation des pesticides sur la base de statistiques inexistantes. Il préconise l’établissement de zones de sécurité qui, dans certains pays, seront impossibles à respecter. Il en appelle à la création d’un ”passeport” qui pourrait aller jusqu’à consigner l’utilisation de pesticides pour la moindre graine de céréale cultivée au sein de l’UE».
«Tout le monde est d’accord pour dire que l’emploi de produits chimiques doit être maintenu au minimum. Aujourd’hui, cet objectif est atteint sur la base d’une approche scientifique garantissant la sûreté et la sécurité. Nous souhaitons qu’il en reste de même. C’est pourquoi le Parlement devrait adopter un texte révisé, plus cohérent, au cours de sa session plénière», ont conclu les présidents.
Le «paquet pesticides», qui comprend la dernière version du règlement concernant la mise sur le marché des produits phytosanitaires et une nouvelle directive sur l’utilisation durable des pesticides, a récemment été approuvé par la commission en charge de l'environnement au Parlement européen.
Au cours de la semaine prochaine, le Copa-Cogeca fera des propositions sur la manière dont il faudrait aborder la question des pesticides en se concentrant sur les consommateurs.