Bruno Le Maire a reçu lundi son homologue espagnole Elena Espinosa Mangana, ministre de l'Environnement et du Milieu rural et marin, à quelques semaines de la présidence espagnole du Conseil de l'Union européenne.
L'occasion pour les deux ministres d'affirmer trois objectifs communs: une Pac forte après 2013 , des outils de régulation européenne des marchés et le développement de la compétitivité des entreprises agroalimentaires. Bruno Le Maire a annoncé la tenue d'une réunion le 10 décembre 2009 à Paris du G22, composé des 22 pays européens favorables à une régulation des marchés agricoles, pour réfléchir à l'avenir de la Pac. Les deux ministres se sont également dits sensibles au développement durable.
Le ministre français a insisté sur la nécessité d'une régulation européenne des marchés agricoles, notamment celui du lait. «Nous avons demandé le rapport d'étape du groupe des experts de haut niveau pour le début de 2010, pour progresser sur ce sujet de la régulation», a-t-il expliqué.
Pour démontrer l'importance de la régulation, Bruno Le Maire a donné l'exemple du marché du lait. «Les prix du beurre et du lait en poudre sont aujourd'hui supérieurs de 30% au prix d'intervention, alors qu'il y a trois semaines, ils lui étaient égaux», a-t-il expliqué. Le ministre a milité pour une régulation qui soutient les prix et évite les spéculations, tout en promettant que «le prix du lait en 2010 serait supérieur à 2009».
A propos de la nomination du roumain Dacian Ciolos au poste de commissaire européen à l'Agriculture, Bruno Le Maire n'a pas caché son enthousiasme: «C'est un très bon choix et je me réjouis de sa nomination, je le connais bien», a-t-il insisté.
Aux sous-entendus de certains faisant état d'un commissaire un peu trop pro-français et peu sensible aux idées libérales anglo-saxonnes, le ministre de l'Agriculture français a répondu: «Sa nomination est le choix de Monsieur Barroso, qui est indépendant et défend l'intérêt général européen.»