S’exprimant lors du conseil informel des ministres européens de l’Agriculture à Annecy, mardi, Mariann Fischer Boel ne s’est guère départie de ses positions sur l’avenir de la Pac et qui visent à renforcer la part du budget consacrée au développement rural (second pilier).
La commissaire européenne à l’Agriculture pense toujours que c’est la meilleure façon de préserver les sommes consacrées à l’agriculture. «Quelle que soit la taille de l’enveloppe après 2013, j’ai du mal à imaginer que nous puissions moins servir les objectifs associés à une politique de développement rural, a-t-elle affirmé. Tels qu’ils sont, les paiements directs aux agriculteurs ne correspondent plus aujourd’hui à des objectifs politiques bien ciblés et avec des résultats clairs pour l’opinion publique.»
Refusant d’opposer une politique de régulation à une politique libérale, Mme Fischer Boel s’est ouvertement inquiétée du budget qui sera accordé à la Pac car, a-t-elle insisté, «nous avons d’énormes pressions pour orienter l’argent vers d’autres priorités dans le futur».
Dans la persepctive de la fin des quotas laitiers, «pour laquelle une majorité d'Etats membres s'est prononcée, il n'y aura pas d'argent en plus pour le lait, sauf si cela vient de la modulation», a expliqué la commissaire.
Par ailleurs, Mme Fischer Boel ne pense pas qu’il faille «consacrer des sommes trop importantes à un système d’assurance revenu». «Car cela reviendrait à faire marche arrière en faisant perdre de vu le lien avec les marchés. De plus, le coût serait certainement énorme», a-t-elle ajouté.
S’appuyant sur le ''Discours de la méthode'' de Descartes, la Commissaire a aussi recommandé aux 27 ministres de ne pas s’éloigner des objectifs fixés par le bilan de santé au cours de leurs discussions dans les prochaines semaines «pour ne pas prendre le risque de tourner en rond et d’aller nulle part».