Les quatre grands acteurs des négociations sur la libéralisation du commerce mondial (Brésil, Inde, Etats-Unis, Union européenne) se retrouvent à partir de mercredi à New Delhi pour rechercher le compromis agricole auquel est suspendu l'ensemble d'un nouvel accord à l'OMC .
La réunion regroupera le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, aux côtés de ses homologues indien Kamal Nath, américain Susan Schwab et brésilien Celso Amorim.
Les ministres d'Australie et du Japon les rejoindront dans un deuxième temps.
Ces négociations sont loin d'être les premières du genre, mais elles « arrivent au bon moment et sont importantes », a souligné Peter Mandelson. « Si nous voulons tirer profit de l'occasion qui s'offre à nous, nous devons intensifier et accélérer le processus de négociations », a-t-il estimé.
Les pays pauvres et les pays émergents demandent aux pays riches des concessions dans le domaine de l'agriculture (baisse des subventions, diminution des barrières douanières) tandis que les pays du Nord réclament des concessions en matière de services et de produits industriels.
Face au différend persistant entre les quatre grands, les autres pays membres de l'OMC montrent leur impatience. « La frustration augmente », avait averti une source proche des négociations lors d'une réunion, le 4 avril à Genève, d'une trentaine d'ambassadeurs sous la présidence du directeur général de l'OMC Pascal Lamy.
« Nous espérons qu'il y aura un certain mouvement mais cela dépend du degré de satisfaction des aspirations des pays en développement », a prévenu le porte-parole du gouvernement indien. « Nous voulons des réductions véritables et efficaces des énormes subventions agricoles de pays comme les Etats-Unis qui faussent les cours agricoles mondiaux », a ajouté le porte-parole.
Gelées en juillet 2006, les négociations de Doha, ont été relancées en janvier avec l'espoir de parvenir à un compromis avant fin juin. Cette échéance correspond à la date butoir du 1er juillet à laquelle expire le mandat de négociation (Trade Promotion Authority, TPA) donné par le Congrès américain au gouvernement du président George W. Bush. Le ministre indien Nath a cependant averti que l'Inde ne s'était « pas engagée sur cette échéance ».
Peter Mandelson a souligné que les quatre grands acteurs doivent présenter une offre solide s'ils veulent faire avancer les négociations. « C'est la responsabilité du G4 de mettre des chiffres sur la table » en vue de la réduction de leurs aides agricoles, a-t-il dit.