Les négociations sur la libéralisation des échanges mondiaux progressent mais les 150 pays membres de l'OMC sont encore loin d'une percée après cinq années de tractations, a déclaré vendredi la négociatrice américaine, Susan Schwab.
« Sommes-nous en train d'avancer ? Absolument, nous avançons », a déclaré la représentante pour le Commerce devant la presse à Genève, à l'issue d'un entretien de trois heures avec le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy.
« Sommes-nous proches d'une percée ? Non, il reste beaucoup de chemin à faire avant d'arriver à une percée », a-t-elle ajouté en répondant à ses propres questions.
« Même s'il est trop tôt pour dire si nous réussirons, je suis plus optimiste aujourd'hui que depuis bien des mois pour dire que nous sommes sur une voie qui pourrait nous permettre de réussir le cycle (de négociations) de Doha », a souligné Susan Schwab.
Ce cycle lancé en 2001 dans la capitale du Qatar pour mettre la libéralisation du commerce au service du développement des pays pauvres aurait déjà dû être conclu à la fin de 2004.
Mais Pascal Lamy a dû se résoudre à suspendre les travaux en juillet dernier face à l'impasse des discussions dans le volet agricole. Les pays en développement exigent en effet que les pays riches réduisent leurs subventions agricoles, qui faussent les prix mondiaux et pénalisent les paysans du Sud. Les pays du Nord réclament en échange une plus grande ouverture des pays pauvres aux importations de produits industriels et de services.
Susan Schwab avait été montrée du doigt en juillet par ses partenaires pour avoir refusé de s'engager sur une baisse des subventions à l'agriculture sans une ouverture accrue des autres pays aux exportations agricoles américaines.
Si les négociations ont redémarré fin 2006 au niveau technique, les tractations politiques ne reprendront que le 27 janvier entre quelque 25 ministres réunis en marge du Forum économique mondial de Davos (Suisse).
Sans entrer dans les chiffres, Susan Schwab s'est félicitée que les négociateurs « se parlent directement » et travaillent en détail sur l'impact commercial concret des différents paramètres de la négociation, ce qui n'était apparemment pas le cas en juillet dernier.