Le négociateurs sur l'agriculture à l'OMC ont demandé encore quelques jours de délai à leur médiateur, Crawford Falconer, le mercredi 30 avril 2008, lors d'une réunion à Genève.
Ils doivent poursuivre leurs consultations, notamment sur les produits sensibles. Les délégations de six pays (Australie, Brésil, Canada, Union européenne, Japon et Etats-Unis) travaillent plus particulièrement à une méthode d'estimation de la consommation, sur laquelle sera basée le calcul des contingents d'importation. Les discussions se poursuivent également sur les produits tropicaux et sur les produits bénéficiant de préférences.
Crawford Falconer a prévu de nouvelles réunions du comité les 8 et 9 mai 2008. Son nouveau projet de texte révisé sur les modalités n'est maintenant pas attendu avant la semaine du 12 mai 2008.
Lors de la réunion mercredi, le Japon et la Suisse ont proposé de limiter les restrictions aux exportations, rencontrant un accueil mitigé, notamment des pays en développement qui ont mis en place ces mesures pour faire face à la pénurie de produits alimentaires.
Le Japon et la Suisse, tous deux gros importateurs de produits agricoles et alimentaires, souhaitent que l'interdiction ou la restriction des exportations soient notifiées aussitôt que possible à l'OMC.
La notification devrait également indiquer la nature, la durée et les raisons de leur mise en oeuvre, demande la proposition présentée devant le comité agricole de l'OMC. Des consultations devraient être menées avec les Etats importateurs de produits agricoles, faute de quoi la mesure sera jugée par un comité ad hoc au maximum 60 jours après le début des consultations.
Pour faire face à la pénurie alimentaire et à la flambée des prix des denrées, l'Argentine, le Brésil, le Vietnam, le Cambodge, l'Indonésie, le Kazakhstan, l'Inde, l'Egypte, la Russie et la Chine ont imposé récemment des limitations à l'exportation sur certains produits dans le but d'assurer la sécurité alimentaire de leurs populations.
«Nous ne sommes pas contre les prohibitions et les restrictions aux exportations», avait assuré Takaaki Kawakami, premier secrétaire à la mission du Japon auprès de l'OMC.
«Mais les pays lourdement dépendants des importations comme nous le sommes ne veulent pas mettre en danger la sécurité alimentaire de leurs populations», avait-il ajouté. La proposition du Japon et de la Suisse a rencontré un accueil mitigé auprès du Brésil et de l'Inde.
Au nom du G20 (le groupe des pays exportateurs de biens agricoles), le représentant du Brésil a demandé que l'exception de la notification des restrictions à l'exportation soit maintenue pour les pays en développement, comme c'est le cas actuellement, ont rapporté des sources proches de l'institution. L'Inde a considéré «impossible» le fait de notifier ces mesures à l'avance.
Pour l'Union européenne, la proposition est «opportune», bien que Bruxelles «n'adhère pas à tout» ce qui est proposé, a rapporté la source.
Une précédente proposition du Japon, qui existe actuellement dans l'ébauche d'accord sur l'agriculture des négociations du cycle de Doha, demande à ce que les mesures de restriction soient imposées pour un maximum d'une année et que leur notification à l'OMC se fasse dans les 90 jours suivant leur mise en oeuvre.