Stéphane Le Foll a présenté, le 16 décembre au ministère de l'Agriculture, un plan protéines végétales pour la France 2014-2020 articulé autour de trois axes :
• le développement de la production de protéines végétales et le renforcement de l'autonomie fourragère ;
• la poursuite des efforts en matière de recherche et de formation ;
• le renforcement de la gouvernance de la filière.
Ce plan repose notamment sur la mobilisation de l'aide couplée spécifique de 49 millions d'euros (M€) pour les cultures riches en protéines, dont 35 M€ pour la production de protéagineux (pois, lupin et féverole), 6 M€ pour le soja et 8 M€ pour les légumineuses fourragères destinées à la déshydratation (luzerne, trèfle sainfoin, vesce, mélilot, jarosse, serradelle).
Une aide comprise entre 100 et 200 €/ha
Le montant unitaire de l'aide à la production de protégineux et de soja devrait être compris entre 100 et 200 €/ha, et pour la luzerne déshydratée entre 100 et 150 €/ha.
Ce plan est aussi encouragé par les effets de leviers du nouveau paiement vert (diversité des assolements ou encore prise en compte des légumineuses dans les surfaces d'intérêt écologique – SIE).
Dans le cadre des articles 52 et 53 du règlement 1307/2013, 98 M€ seront consacrés à inciter la production de légumineuses fourragères dans les exploitations d'élevage. Cette aide sera encadrée et variera entre 100 et 150 €/ha.
Mesures agroenvironnementales
Différentes mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) favorables au développement des protéines végétales complètent le dispositif : une aide couplée de 4 M€ favorisera la production de semences de de légumineuses fourragères ; une aide 0,5 M€ ira à la production de semences de graminées.
Le ministre a également fait part de sa satisfaction de pouvoir dialoguer, depuis aujourd'hui, avec une interprofession unique des oléoprotéagineux, issue de la fusion de l'Unip et de l'Onidol, « partenaire indispensable des pouvoirs publics et du monde agricole pour relever le défi de l'indépendance protéique de la France ».
Réactions diverses
Le Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences et plants) se félicite, dans un communiqué, de ce soutien à la filière des semences fourragères.
Pour la Coordination rurale, « si l'intérêt agronomique de cultiver les protéines en France est incontestable, il apparaît cependant que, d'un point de vue économique, cet énième plan de relance ne sera pas plus efficace que les précédents », indique le syndicat dans un communiqué.
La Fop (Fédération française des producteurs d'oléagineux et de protéagineux) déplore « le déséquilibre notoire dans la répartition des soutiens entre le secteur animal et végétal » et craint que la production de protéagineux soit délaissée dans les zones traditionnelles de grandes cultures.
L'AGPM (Association générale des producteurs de maïs) estime que le ministère de l'Agriculture vise à travers ce plan l'objectif de réduire les surfaces de maïs fourrage. « Faut-il rappeler que les animaux d'élevage ont besoin, certes de protéine, mais aussi et surtout... d'énergie ! Or le maïs fourrage est la culture la plus économique pour offrir toute l'année une alimentation énergétique d'excellente qualité, » précise le syndicat.
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mercredi 17 décembre 2014 - 17h59
Moi je veux bien produire tout ce que l'on veut; les protéines seront cultivées lorsqu'elles seront aussi rentables que le blé, colza etc... Tout le reste c'est du baratin. Jusqu'à maintenant, on a préféré importer des millions de tonnes de soja OGM, produits de surcroît sur les surfaces de la forêt amozoniènne rasée à cet effet, uniquement parce que c'est moins cher!! Alors qu'on arrête de nous donner des leçons