Une pomme de terre génétiquement modifiée sème la zizanie entre les écologistes allemands et le prochain gouvernement d'Angela Merkel dont le programme, publié ce week-end, soutient ouvertement la culture de la variété Amflora de BASF.
Le soutien de la coalition des conservateurs (CDU/CSU) et libéraux (FDP) à la culture de cette pomme de terre apparaît au détour d'un paragraphe dans le programme de quelque 130 pages détaillant les objectifs du gouvernement pour les quatre années à venir.
Cette décision montre comment le secteur des biotechnologies «a réussi à mener par le bout du nez les auteurs de l'accord de gouvernement», affirmait, dimanche, Felix Prinz zu Löwenstein, chef de l'Association écologique pour l'économie alimentaire (BOLW).
L'organisation écologiste Greenpeace est également opposée à la culture de l'Amflora, déjà pratiquée en Allemagne à titre expérimental.
Cette variété de pomme de terre présente une teneur plus élevée en amylopectine, un composant de l'amidon utilisé par l'industrie pour fabriquer des textiles, du béton ou du papier, mais elle contient également un gène marqueur de résistance aux antibiotiques.
BASF a demandé à l'Union européenne d'autoriser sa culture à des fins industrielles, mais le groupe allemand admet ne pas pouvoir exclure que cette pomme de terre génétiquement modifiée se retrouve dans l'alimentation.