L'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a jugé jeudi « insuffisante » l'étude du chercheur français Gilles-Eric Séralini sur la toxicité du maïs NK 603 du groupe Monsanto et lui a demandé de fournir davantage d'informations sous peine de la rejeter.
« Sans ces éléments, il est peu probable que l'étude [sur ce maïs OGM] se révèle fiable, valide et de bonne qualité », a indiqué l'Efsa dans un communiqué.
L'examen préliminaire publié jeudi « constitue la première étape d'un processus qui se déroulera en deux phases. Une seconde analyse, plus complète, sera publiée d'ici à la fin d'octobre », précise l'Efsa.
L'avis préliminaire est la conclusion d'une analyse de l'article publié le 19 septembre 2012 par le chercheur français dans la revue Food and Chemical Toxicology sur les résultats de ses travaux sur l'alimentation d'un groupe de rats avec le NK 603 et le RoundUp, produits par Monsanto et importés en Europe.
« L'article est d'une qualité scientifique insuffisante pour être considéré valide pour l'évaluation des risques », a jugé l'Efsa. « La conception, le système de rapport des données et l'analyse de l'étude, tels que présentés dans le document, sont inadéquats », explique-t-elle.
« Les nombreuses questions relatives à la conception et à la méthodologie de l'étude telles que décrites dans l'article impliquent qu'aucune conclusion ne peut être tirée au sujet de l'occurrence des tumeurs chez les rats testés », ajoute l'Efsa.
Elle explique avoir pour cette raison « invité les auteurs à partager certaines informations additionnelles essentielles afin de lui permettre d'acquérir la compréhension la plus complète possible de l'étude ».
« Les auteurs de l'étude auront l'opportunité de fournir à l'Autorité la documentation sur laquelle ils se sont basés ainsi que les procédures relatives à leur étude afin que l'Efsa acquière la compréhension la plus complète possible de leurs travaux », explique l'agence.
Séralini persiste et refuse de transmettre ses données
Gilles-Eric Séralini a rapidement fait savoir qu'il ne fournira rien de plus à l'Efsa dans l'immédiat, demandant même à l'Autorité européenne de publier ses propres éléments.
A la question « allez-vous fournir à l'Efsa davantage d'informations sur votre étude comme elle vous le demande ? », le professeur de l'université de Caen a répondu : « Nous attendons qu'ils fournissent ceux [les éléments] qui ont permis d'autoriser cet OGM et ce pesticide en particulier, mais aussi les autres OGM. »
Pour le chercheur et son équipe, « il est absolument scandaleux qu'ils [l'Efsa] gardent secrètes les données qui leur ont permis d'évaluer » cet OGM et ce pesticide. « De toute façon, on ne leur donnera rien à eux. On mettra ça sur un site public, quand eux l'auront fait », a poursuivi le professeur de biologie moléculaire.
Dans un communiqué, G-E. Séralini estime que « l'agence est juge et partie » et que « l'Efsa, pour autoriser ces mêmes produits, a travaillé de manière laxiste à très court terme avec les données problématiques de Monsanto, et très très insuffisantes ». « Nous demandons immédiatement un accès public sur internet » à ces données, indique-t-il avec insistance. « Nous n'attendons rien de l'Efsa mise lourdement en cause pour conflits d'intérêts sur les OGM. »
G-E. Séralini souhaite vouloir être jugé par « la vraie communauté scientifique, pas par celle qui s'exprime dans Marianne et qui est composée à 80 % de gens qui ont permis les autorisations de ces produits ». Il affirme avoir le soutien « par centaines de mails tous les jours » de scientifiques.
Des dizaines de scientifiques de l'Inra, du CNRS et de l'Inserm ont dénoncé dans Marianne l'étude de Séralini criant au « coup médiatique » et appelant à sortir de « l'opposition idéologique » à cette technologie. François Houillier, PDG de l'Inra, a dénoncé mercredi « le poison de la peur et du doute », distillé par la publication de l'étude sur le maïs OGM NK 603 du Pr Gilles-Eric Séralini.
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vendredi 05 octobre 2012 - 09h07
Bon; en fait cette étude n'est qu'un coup de désinformation de plus, commanditée par le lobby anti OGM (et agriculture classique d'ailleurs) ,destinée à être relayée par des médias anti agricoles "complaisants" qui se chargeront de laver une fois de plus le cerveau du grand public qui croit n'importe quoi. Ce sont des methodes totalitaires. Mais pour une fois c'est que la ficelle est trop grosse et ils se sont pris les pieds dans le tapis.