Le président de la FNSEA, Jean Michel Lemétayer, doit être reçu ce mercredi à 14h30 par le président de la République Nicolas Sarkozy pour lui faire part de son mécontentement vis-à-vis de la décision gouvernementale du report de la loi sur les OGM, a-t-il annoncé lors d'une conférence de presse.
«Il est temps de sortir du mensonge. Soit les OGM sont néfastes, et alors il faut arrêter les importations, soit on met les producteurs français en situation de concurrence avec leurs homologues étrangers», a déclaré le président du syndicat.
Pour M. Lemétayer, «le gouvernement ne pourra pas échapper à ses responsabilités, car il sait déjà que Bruxelles donnera une réponse négative si la France active la clause de sauvegarde sur les OGM».
«Nous sommes extrêmement surpris et choqués par l'attitude du gouvernement contraire aux engagements du Grenelle de l'environnement», a-t-il ajouté.
«Cela fait quatre ans que ça dure. Déjà le précédent gouvernement avait retiré la loi sur les OGM après son examen au Sénat. C'est reparti pour un tour. Avec la politique politicienne, on peut se permettre de donner des gages à certains avant les élections municipales», a déclaré M. Lemétayer.
L'examen du projet de loi sur les OGM, qui devait être adopté d'ici au 8 février, a été reporté à mardi au-delà des municipales par le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, laissant augurer d'une activation de la clause de sauvegarde qui permettrait à la France de suspendre la culture du maïs transgénique Mon 810.
Le président Nicolas Sarkozy s'est pour sa part engagé mardi à suspendre la culture des OGM en cas de «doute sérieux» sur ces cultures.
De son côté, le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, a annoncé que le projet de loi sur les OGM sera finalement examiné par le Sénat à partir du 5 février.
«Ce texte ne se fera pas dans l'urgence et, je vous l'annonce, il est inscrit au Sénat pour le 5 février en début d'après-midi», a-t-il déclaré en rendant compte des travaux du Conseil des ministres.
«Il ne s'agit en aucun cas de dire qu'on retire ce projet et qu'on le renvoie aux calendes grecques, le seul but est de se donner le temps d'un débat serein sur un sujet qui est extrêmement important dans notre pays», a ajouté le porte-parole du gouvernement.