Dans l'enceinte du centre de biotechnologies des plantes de Gatersleben, au nord-ouest de Leipzig, le sélectionneur allemand Nordsaat, un des sept membres du groupe Saaten Union, a testé en 2009, en plein champ sous un simple filet de protection contre les insectes, un millier de variétés de blé tendre OGM enrichies en protéines.
« Certaines d'entre elles atteignent un taux de protéines de 16 %, souligne le Dr Ralf Schachtschneider, directeur de la sélection chez Nordsaat. En Allemagne, la teneur en protéines est un enjeu très important. Nous avons engagé ce programme il y a dix ans et avons travaillé de nombreuses pistes, parmi lesquelles l'introduction de gènes d'orges d'hiver ou de féveroles dans le génome du blé. »
« Le marché allemand n'est pas encore disposé à accepter la culture du blé OGM, regrette le chercheur, mais sur le plan technique, nous sommes prêts. »
« Ces blés n'ont pas été expérimentés en France », précise Volker Lein, directeur de la recherche sur les céréales chez Saaten Union en France.
Saaten Union est aussi le seul groupe en Europe à proposer des blés hybrides. A côté de l'hybridation chimique qu'il utilise jusqu'à présent, les sélectionneurs travaillent d'autres voies. La plus prometteuse semble l'hybridation génique par OGM (gène qui permet la production de plantes mâles stériles), mais à une échéance assez lointaine puisque les premières variétés ne sont attendues qu'en 2025.
La « Genetik Valley » allemande
Les allemands ont qualifié de « Genetik Valley » la petite région d'ex-RDA, située au nord de Leipzig, qui concentre sur trois ou quatre sites plusieurs centres de recherche publique, dont l'IPK, le PGRC (centre allemand de ressources génétiques), le Julius Kuhn Institute, des instituts privés de biotechnologies comme Saaten Biotec et Sungene, une filiale de BASF. Il y a aussi des sélectionneurs, parmi lesquels Nordsaat, soit au total plus d'un millier de chercheurs et sélectionneurs. |