La FNSEA, Jeunes Agriculteurs (JA), la Confédération paysanne et la Coordination rurale ont réagi successivement mercredi à la nomination du nouveau ministre de l'Agriculture. Bruno Le Maire a été désigné mardi soir comme le successeur de Michel Barnier, lequel a été élu député européen.
Les syndicats agricoles se sont félicités de l'expérience européenne de Bruno Le Maire et de sa proximité avec l'Allemagne, alors que vont débuter les débats sur la Pac d'après-2013. En effet, dans le précédent gouvernement Fillon, le nouveau ministre de l'Alimentation et de l'Agriculture occupait le poste de secrétaire d'Etat aux Affaires européennes.
Des «dossiers chauds et difficiles» attendent le nouveau ministre, a déclaré mardi soir Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA. «Il n'y aura pas de temps mort et pas d'état de grâce», a-t-il affirmé.
«Fort de son expérience (européenne), reprend un communiqué de la FNSEA reçu mardi soir, il devra peser de tout son poids dans les discussions sur l’avenir et le budget de la politique agricole commune.»
«Il faut que l’action du nouveau ministre s’inscrive dans la continuité des engagements pris ces dernières semaines: accord sur le prix du lait, engagement sur la transparence des marges, amélioration des pratiques commerciales», martèle le communiqué de la FNSEA, qui «tient à rappeler au nouveau ministre que l’action a plus de sens que les mots».
«Notre souveraineté alimentaire devrait ainsi retrouver ses lettres de noblesse», estime le syndicat Jeunes Agriculteurs, commentant cette nomination, et la mise en avant de «l'Alimentation» au premier rang de la nouvelle appellation du ministère.
«Quant aux quatre semaines de mobilisations des paysans français sur le prix du lait et la vérité des marges de la grande distribution, nous rappelons à notre nouveau ministre Bruno Le Maire qu’il devra agir rapidement pour une sortie de crise par le haut», estime JA.
Le syndicat compte également sur Michel Mercier, lequel s'est vu «confier la responsabilité d’un ministère entièrement dédié à l’Espace rural et à l’aménagement du territoire», pour prendre toute la mesure des menaces actuelles pesant sur le foncier agricole et les installations en agriculture.
William Villeneuve, président de Jeunes Agriculteurs, espère que «les deux ministères sauront travailler de façon complémentaire et en concertation avec les agriculteurs».
Pour la Confédération paysanne qui a écrit à Bruno Le Maire aujourd'hui, le ministre est attendu sur le «problème urgent» du lait. Pour Philippe Collin, porte-parole du syndicat interrogé par téléphone, il devra «trouver des solutions de nature à apaiser les paysans».
Philippe Collin souhaite que «la future loi d'orientation agricole soit réfléchie et embrasse les problématiques urgentes» que sont «la répartition des marges et l'accès au foncier: une véritable problématique». Cette loi devra améliorer les droits sociaux des nouveaux installés «qui n'ont pas encore de reconnaissance» dans la profession, a-t-il ajouté.
Pour la Coordination rurale qui a également écrit aujourd'hui au nouveau ministre, la nomination de Bruno Le Maire «intervient dans un contexte européen très difficile pour toute l’agriculture et même de désespoir pour les producteurs de lait». Le syndicat espère que «ce nouveau ministre sera également celui de la réforme du dialogue social en agriculture afin de permettre l’existence d’un véritable pluralisme syndical».
La nouvelle Pac «devra s’appuyer sur la préférence communautaire et une vraie régulation des productions et des marchés», indique le communiqué.
Luc Guyau, président de l'APCA (Assemblée permanente des chambres d'agriculture) a quant à lui estimé que «l'expérience des hommes qui ont pris ces responsabilités (de ministre), européenne pour Bruno Le Maire et territoriale pour Michel Mercier, doit permettre de refonder le pacte entre l'agriculture, les territoires et la société».
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