La planète pourra relever le défi alimentaire en quantité et en qualité en 2050, mais certaines régions ne pourront pas satisfaire elles-mêmes leurs besoins. Les échanges alimentaires seront donc nombreux et essentiels. L'Afrique du Nord et le Moyen-Orient seront fortement importateurs, suivis par l'Afrique subsaharienne.
C'est ce que montre l'étude prospective d'Agrimonde «Agricultures et alimentations du monde en 2050», menée de 2006 à 2008 par deux instituts de recherche français, l'Inra et le Cirad, et présentée mercredi au Salon de l'agiculture.
Deux scénarios ont été étudiés. Le premier est fondé sur une diminution de la sous-alimentation et une agriculture écologique intensive, qui impliquera des changements techniques. Le second scénario vise le même objectif d'alimentation mais privilégie la croissance économique mondiale, ce qui sous-entend un progrès technique très rapide et la libéralisation des échanges.
Dans les deux cas, relever le défi alimentaire requiert la remise en cause des comportements alimentaires, avec une baisse de la consommation dans les pays riches et une augmentation modérée dans les pays émergents.
Plusieurs paramètres n'ont pas été pris en compte par le modèle prospectif: la disponibilité en quantité et qualité du sol, l'évolution des rendements, le comportement alimentaire et les indicateurs environnementaux.
Néanmoins, à travers les travaux prospectifs d'Agrimonde, l'objectif affirmé des experts est de déceler les enjeux pour orienter la recherche agronomique publique.