Au 1er novembre 2013, la très grande majorité des réservoirs (87 %) affichait un niveau de remplissage normal à supérieur à la normale, a indiqué le 20 novembre le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
La très grande majorité des réservoirs (87 %) affichent un niveau normal à supérieur à la normale. Les secteurs où la situation est la plus favorable vont du centre au nord-est. La situation des nappes phréatiques en cet automne est liée à l'excellente recharge du début de l'année, qui s'est prolongée de manière significative jusqu'au début de l'été, et qui n'a pas été sollicitée de manière excédentaire durant la période estivale. Les précipitations des derniers mois concourent, dans de nombreux secteurs, à maintenir des taux de remplissage très positifs pour la saison.
En ce tout début de période de recharge, après un été marqué par les baisses habituelles de niveaux, on se situe désormais sur la période de bascule avec une grande partie des points de suivi qui affichent un niveau stable (28 %) ou en hausse (40 %). Le tiers restant (32 %) des points présente encore des niveaux en baisse. Cette situation est très normale pour la saison.
La situation des nappes au 1er novembre confirme le passage progressif vers la période hivernale de recharge. La période de bascule vers une hausse de l'ensemble des niveaux est en cours ; elle devrait se confirmer d'ici à la fin de l'année si la pluviométrie reste prononcée.
Durant le mois d'octobre 2013, les régions s'étendant du centre au nord-est du pays ont été très arrosées, avec un excédent de pluie supérieur à 50 %. Cet excédent dépasse 30 % de l'Ardèche au nord des Alpes, sur le sud de la Bretagne ainsi que du Cotentin au Pas-de-Calais. En revanche, les pluies ont été déficitaires de plus de 30 % au sud de la Garonne, sur le pourtour méditerranéen et en Corse. En moyenne sur la France, les précipitations ont été supérieures à la normale de près de 10 %.
L'évolution du niveau des nappes confirme, avec une répartition sensiblement égale des points en hausse (40 %), stables (28 %) ou en baisse (32 %), la bascule vers la période de recharge des nappes. Le phénomène se produit à une période relativement habituelle cette année. Au sortir de la période estivale, les niveaux de nappes sont encore assez hauts (il n'y a pas de déficit), ce qui laisse augurer une recharge hivernale très positive si les précipitations de la fin de l'année sont conformes aux niveaux habituels.
Pour une grande partie du territoire, les niveaux des nappes sont supérieurs à la normale, notamment dans l'est de la France, dans l'ensemble du bassin aquitain ou au sud du Bassin parisien. Les secteurs du sud-est et du nord-ouest présentent, quant à eux, des situations plus nuancées avec des niveaux normaux, ce qui est assez habituel pour la saison.
Parmi les nappes qui présentent les situations les plus favorables en cette période de l'année, à la faveur des premiers épisodes de recharge qui succèdent à la période d'étiage des nappes, on peut citer :
• les nappes des calcaires du jurassique de la Lorraine qui présentent, dans leur grande majorité, des niveaux supérieurs aux normales. Les niveaux piézométriques (1) présentent une évolution en très nette hausse par rapport au mois précédent, consécutive aux épisodes de précipitations d'octobre.
• la nappe alluviale de la plaine d'Alsace qui présente des niveaux supérieurs à la normale, en nette hausse par rapport aux mois précédents, à l'exception de la partie sud du Haut-Rhin.
• la nappe des calcaires jurassiques du Berry qui présente, après une vidange estivale marquée, une nette hausse des niveaux pour la majorité des piézomètres de référence. Les cumuls de pluie conséquents du mois d'octobre ont inversé la tendance, conduisant à des niveaux supérieurs à la normale.
• les alluvions et cailloutis de Franche-Comté qui présentent des niveaux à nouveau en hausse et dont le taux de remplissage est situé au-dessus des normales grâce aux fortes précipitations d'octobre.
• les nappes alluviales de la Garonne qui présentent, d'amont en aval, des niveaux supérieurs à la normale. La stabilité des niveaux est désormais acquise. Elle traduit l'orientation progressive vers une recharge des nappes qui devrait se concrétiser prochainement.
Quelques secteurs présentent des situations légèrement moins favorables, en comparaison avec les secteurs de nappe précédemment détaillés. On peut citer l'ensemble du sud-est ainsi que le nord du pays. Pour ces secteurs, les niveaux se situent tous, globalement, sur des valeurs normales. On note en particulier que :
• l'aquifère de la craie dans le Nord-Pas-de-Calais présente, pour un grand nombre de points, des niveaux normaux. La stabilité, voire la hausse, des niveaux se généralise. Ce phénomène, habituel pour la saison, traduit la bascule vers une période de recharge.
• les nappes du Languedoc-Roussillon présentent des niveaux qui se sont stabilisés et désormais proche des valeurs normales, ce qui est assez habituel pour la saison.
Le seul secteur qui présente un certain déficit est la Corse avec des niveaux de nappes alluviales inférieurs à la normale. Globalement, les niveaux tendent à se stabiliser ou sont en légère hausse à la faveur des quelques épisodes pluvieux survenus sur la région en octobre, mais la recharge des aquifères n'a pas débuté.
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(1) Le niveau, la cote ou la surface piézométrique est l'altitude ou la profondeur (par rapport à la surface du sol) de la limite entre la zone saturée et la zone non saturée dans une formation aquifère. Ce niveau est mesuré à l'aide d'un piézomètre (source : Wikipédia).