La présence de mycotoxines dans les récoltes est une préoccupation grandissante pour 47% des agriculteurs, selon un sondage de BVA publié dans Agrodistribution d'avril. Cette proportion a reculé de 2 points par rapport à l'an dernier. Ceux qui répondent par la négative sont désormais majoritaires (51%, +4 points).
Ces évolutions démontrent peut-être la meilleure prise en compte du problème, par la lutte au champ contre Fusarium ou l'analyse des récoltes.
Ce résultat global cache toutefois de grosses différences selon les catégories d'agriculteurs interrogés, notamment s'ils cultivent beaucoup de blé ou de maïs.
Les plus gros maïsiculteurs (50 ha de maïs ou plus) sont ainsi les plus préoccupés par les mycotoxines: 82% de «oui», soit +16 points, contre 50% chez les «20-49 ha de maïs» (-15 points), 42% chez les «10-19 ha» (-12 points) et 49% chez les «moins de 10 ha» (-6 points).
La tendance est moins accentuée chez les plus gros producteurs de blé (50 ha de blé ou plus): 58% de «oui» (-3 points), contre 57% chez les «20-49 ha» (+6 points), 50% chez les «10-19 ha» (-4 points) et 35% chez les «moins de 10 ha» (-12 points).
Par ailleurs, la rupture est forte entre les opinions des producteurs qui pratiquent l'élevage et ceux qui sont spécialisés en grandes cultures. Ces derniers sont 74% à avoir répondu «oui», soit une hausse de 23 points par rapport au sondage de l'an passé. Seuls 48% des polyculteurs-éleveurs sont en revanche dans ce cas (-6 points) et 32% des éleveurs (-12 points).
On constate également cette année une moindre corrélation entre l'âge des producteurs et l'inquiétude que provoque la présence éventuelle de mycotoxines dans leurs récoltes. Seuls les «55 ans et plus» présentent désormais un taux de réponses «oui» supérieur à la moyenne: 51%.
Le tri par régions amène toujours son lot de différences. Les producteurs du Nord-Est sont ainsi les plus préoccupés par la présence de mycotoxines (50% de «oui»: +3 points), tout comme ceux du Sud (49%: -1 points). En revanche, les agriculteurs de l'Ouest ont largement changé leur fusil d'épaule en ce qui concerne cette problématique et semblent plus sereins. Comme dans le Centre, ils ne sont plus que 45% à avoir répondu «oui» à cette question cette année, alors qu'ils étaient 58% dans ce cas en 2007.