Le ministère de l'Agriculture vient d'accorder une enveloppe pour financer la caractérisation des digestats issus de méthaniseurs agricoles. C'est le premier pas vers des homologations, voire une normalisation, permettant la vente de cette matière fertilisante.
L'Association Aile, Trame et les chambres d'agriculture de la Bretagne lancent un programme visant à la caractérisation des digestats issus de la méthanisation agricole. Nommé Valdipro et financé par le ministère chargé de l'Agriculture, il consiste à accompagner les agriculteurs méthaniseurs dans la mise en marché de leurs digestats.
Aujourd'hui, les digestats, tout comme le fumier et le lisier, possèdent le statut de déchet. Ils ne peuvent donc pas être mis en vente malgré leurs qualités fertilisantes. Or, certains agriculteurs méthaniseurs souhaitent exporter une partie de leur digestat afin d'évacuer de l'azote, du phosphore et du potassium hors de leur parcellaire, parfois situé en zone d'excédents structurels (ZES). Deux solutions existent : la première, la moins longue à mettre en œuvre, consiste à homologuer le digestat provenant d'une unité de méthanisation donnée. La seconde, plus exigeante et plus longue, aboutit à la normalisation du produit, quelle que soit sa provenance, comme cela existe pour le compost.
Un prestataire auditera plusieurs unités françaises, en analysant les matières entrant et sortant des digesteurs. Ce dispositif pionnier prend en compte les substrats agricoles et autres déchets organiques, à l'exception des boues de station d'épuration urbaines et des ordures ménagères collectées en mélange. Le prestataire facilitera les liens entre les exploitants et les instances d'homologation.
Les premiers résultats sont attendus en juin 2012, les premières autorisations provisoires de vente de digestats agricoles en 2013. Ce travail aboutira à un cadre plus précis, rapide pour l'homologation d'autres digestats agricoles, voire à leur normalisation.