A l'occasion du Space, le conseil régional de la Bretagne, l'Ademe (1) et Aile (2) ont présenté mercredi un état de la filière de la méthanisation en Bretagne. Au 1er janvier 2014, 41 unités sont en fonctionnement sur la région pour une puissance de plus de 11 MW et une valorisation estimée de plus de 500.000 tonnes de déchets organiques.
Dans le cadre des plans biogaz menés entre 2007 et 2014, qui concernent la Bretagne mais également les Pays de la Loire, on comptabilise 113 projets aidés. Ce qui en fait les deux régions les plus dynamiques en France. Ce bilan reste toutefois modéré au regard des objectifs fixés par le plan Energie Méthanisation Autonomie Azote de 1.000 unités d'ici à 2020.
Il existe encore trop de freins, économiques et réglementaires notamment, qui limitent le développement de la filière. « Parmi les verrous à débloquer, l'obligation de réduire les montants d'investissement des installations, a expliqué Gilles Petitjean, directeur régional de l'Ademe. Les petits projets (< 100 kWe) peinent à trouver une rentabilité. Autre priorité, la nécessité de structurer l'offre de déchets organiques et de diversifier la gamme de déchets accessibles à la méthanisation ».
Du côté réglementaire, le directeur a pointé les délais d'instruction administrative « bien trop longs ». En France, en moyenne, il faut compter trois à quatre ans. Il faudrait également simplifier et améliorer les conditions d'homologation des digestats et coproduits issus de la méthanisation.
Pourtant, outre le traitement des déchets organiques et de leur retour à la terre, l'enjeu énergétique de la filière est important.
« 500 installations en Bretagne (actuellement 70 projets financés) contribueraient de 15 à 20 % de la consommation en gaz naturel de la région », a indiqué Gille Petitjean, jugeant l'objectif réalisable.
_____
(1) Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.
(2) Association d'initiatives locales pour l'energie et l'environnement.