En 2008, 1,5 million d'animaux ont transité par les marchés aux bestiaux. C'est 9% de moins qu'en 2007.
«Tous les ans, nous perdons entre 2 et 3% de fréquentation, constate Gilles Rousseau, le président de la Fédération française des marchés de bétail en vif (FMBV). Comme en 2007, les mesures prises contre la fièvre catarrhale ovine (FCO) ont accentué la baisse des apports. Mais, en moyenne, nous avons mieux résisté que l'année dernière», où les apports avaient reculé de 13%.
C'est pour les petits veaux que le commerce a été le plus difficile. Les marchés italiens et espagnols se sont fermés. «A la différence des broutards, cette catégorie d'animaux n'a pas bénéficié d'allègement des contraintes pour l'exportation», note Aurélien Tenèze, directeur de la FMBV. Résultat: les apports ont chuté de 20.000 têtes.
En ovins, les chiffres sont stables. «Face à des cours qui se sont maintenus, les éleveurs ont réformé leurs agnelles, ce qui a compensé le manque d'agneaux», estime Gilles Rousseau.
Du côté des gros bovins, la baisse des apports s'explique aussi par la part croissante des animaux livrés directement aux abattoirs, un phénomène qui se reproduit à chaque crise sanitaire. Cette fois, d'autant plus que ces bovins pouvaient transiter d'une zone réglementée à une autre sans contrainte.
Cette baisse de fréquentation pénalise forcément les cotations, le thermomètre du marché. «Nous avons besoin de volumes suffisants pour être représentatifs», souligne Gilles Rousseau. La fermeture des frontières italiennes aux animaux non vaccinés a provoqué une chute des apports. Certains marchés n'ont pas pu coter.
Malgré un commerce difficile, certains foirails tirent leur épingle du jeu. Ce sont les marchés du nord de la France et les cadrans du Centre. Ainsi à Moulins-Engilbert (Nièvre) et Châteaumeillant (Cher), les apports progressent respectivement de 15 et 2%. «Les cadrans sont mieux armés et mieux organisés», constate Gilles Rousseau.
La vaccination obligatoire contre les sérotypes 1 et 8 cet hiver offre de nouvelles perspectives. «Nous espérons qu'elle éclaircira les règles de circulation des animaux et surtout qu'elle autorisera un écoulement plus fluide de la marchandise et non par à-coups, comme en 2008, conclut Aurélien Tenèze. Mais comme à chaque crise, nous savons que nous ne récupérerons pas la totalité des effectifs perdus.»
Poids lourd du commerce de bétail en vif Malgré la baisse de fréquentation, les marchés assurent toujours une part importante des échanges de bétail en vif de l'Hexagone. Les apports de bovins représentent 17% de la production française en 2008. En maigre, 29% des broutards exportés destinés à l'engraissement ont transité par les foirails. C'est 3,5% de plus que l'année dernière. Pour les veaux, malgré un fort recul des apports, la part d'animaux négociés sur les marchés est stable: 20%. En ovins, les marchés représentent 7,6% de la production nationale. |