L'idée de réguler les marchés agricoles a fait débat, lundi, à l'occasion de l'assemblée générale de Coop de France métier du grain. Si la spéculation ajoute de la turbulence aux marchés des grains, elle apporte également de la fluidité.
Selon Didier Marteau, professeur à l'université de Paris-Dauphine, ce sont surtout les marchés d'option qui entraînent de la volatilité (les options sont des produits d'assurance à la hausse ou à la baisse que vendent les banques). «Pour couvrir la vente d'options, les banques sont amenées à intervenir brutalement et peuvent ainsi entraîner les marchés», analyse Didier Marteau, qui prône une régulation s'attaquant principalement à ce mécanisme.
Au contraire, selon Jean-Paul Betbèze, chef économiste au Crédit agricole, «le monde agricole ne doit pas avoir peur de la finance, car l'agriculture est un secteur qui repose sur des bases saines». Selon lui, le crash financier de 2008 est lié à des investissements sur des marchés dont les bases étaient défectueuses.
Il ajoute que «la régulation risquerait de rendre moins attractif les marchés européens au bénéfice des marchés américains, ce qui poserait des problèmes de liquidité (1) sur les marchés à terme». «La régulation ne peut pas se faire séparément des deux côtés de l'Atlantique», a-t-il ajouté.
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(1) Un marché est dit liquide, si à tout moment, des intérêts acheteurs coexistent avec des intérêts vendeurs.