«2010 sera l’année du maïs» a déclaré mercredi avec conviction, Dan Basse, président d’AgResource, société basée à Chicago, à l’occasion du sommet annuel international GlobalGrain qui rassemble cette année près de 800 personnalités du commerce mondial des grains à Genève (Suisse).
Selon Dan Basse, c’est dans le secteur du maïs que les tensions seront les plus fortes, car les stocks sont bas et la demande augmente un peu partout dans le monde. Le maïs pourrait ainsi être la matière première qui guide les autres marchés agricoles et qui cristallise l’attention de tous les opérateurs des grains dans le monde.
Le marché du riz devrait également être tendu, avec des stocks très faibles à seulement 12% des besoins annuels alors que le seuil d’alerte de la FAO est situé à 18%. Mais ce marché est moins globalisé que le maïs, le blé et le soja. Ces tensions prévisibles sur le riz ne permettront pas d’emmener le marché des grains. «On peut cependant s’attendre à un regain de demande pour le blé d’ici 6 mois, pour substituer les besoins en riz qui n’arriveront pas à être couverts, notamment en Inde» a souligné Dan Basse.
Les disponibilités en blé sont importantes, et les stocks vont encore alourdir en 2010. «A l’heure actuelle, ce sont les fonds d’investissement qui soutiennent les cours, mais je crois que nous sommes proches d’un plus haut pour les prix du blé» projette Dan Basse.
«En soja, jamais la hausse de la production n’a été si forte que cette année. La Chine a réalisé d’importants stocks de sécurité et ne devrait pas être très importatrice pour cette campagne» ajoute le président d’AgResource.
Les cours trouvent actuellement du soutien, dans le risque constaté de vomitoxine détecté dans les lots de maïs américain, et qui rendent difficile l’utilisation des coproduits du maïs en alimentation animale. La perspective de devoir substituer cette source d’aliment par du soja, entraîne une fermeté des prix pour ce dernier.
«Je ne pense pas que cette situation soit faite pour durer, a confessé Dan Basse, un brin optimiste. Je pense que des parades seront trouvées, notamment par des mélanges de lots. A court terme, le problème est réel car les analyses sont chères et longues à mettre en place. Il faut entre cinq à 7 jours pour analyser un lot».
«Pour l’heure, ce sont les fonds d’investissement qui dirigent le marché des commodités. Alors que l’argent est prêté par la banque fédérale américaine à un taux proche de zéro, l’argent coule à flot pour les investisseurs qui n’hésitent pas à investir sur les marchés notamment agricoles» a expliqué Dan Basse.