Les disponibilités en ce début de campagne sont les plus basses depuis au moins 1995, avec 74 millions d’hectolitres tous vins confondus. Les stocks à la propriété ont fondu et la récolte est faible.
Le plancher atteint l’an dernier s’affaisse à nouveau. Cette campagne démarre avec des disponibilités de 74 millions d’hectolitres (Mhl), contre 76 millions pour 2012-2013, un volume qui était déjà un record à la baisse.
« 74 Mhl, c’est le plus bas niveau depuis 1995 au moins », souligne Philippe Janvier, du service de l'économie et des marchés de FranceAgriMer, qui a présenté ces chiffres au conseil spécialisé des vins de l’établissement le 16 octobre.
Peu de stock
Ces faibles disponibilités résultent de stocks qui le sont tout autant. Au 31 juillet, il ne restait que 29,9 Mhl dans les chais des producteurs, toutes catégories de vins confondues, soit 12 % de moins que la moyenne des cinq années précédentes.
AOC, IGP et vins sans IG sont tous à la baisse. Par rapport au 31 juillet 2012, la baisse des stocks est particulièrement marquée dans les bassins Bourgogne, Beaujolais, Jura, Savoie (-30 %), Val de Loire, Centre (-29 %) et vallée du Rhône et Provence (-20 %).
Petite récolte en 2013
S’ajoutant à ces petites réserves, la récolte de 2013 est elle-même basse. Lors du conseil des vins du 16 octobre, les représentants professionnels ont estimé qu’elle n’atteindrait pas les 44,1 Mhl annoncés par le ministère de l’Agriculture le 1er octobre. Elle pourrait n’apporter que 43,5 Mhl.
FranceAgriMer n’a donné aucune perspective quant à l’évolution des marchés à la production dans de telles circonstances.
L’établissement a simplement souligné que, contrairement à la France, l’Espagne annonçait une récolte en 2013 bien supérieure à celle de 2012 avec 43 Mhl, contre 34,2 Mhl l’an dernier. Les acheteurs de vins de premiers prix ne manqueront donc pas de se fournir de l’autre côté des Pyrénées.
Bonne tenue des cours
Avant de présenter les bases de la nouvelle campagne, FranceAgriMer a dressé le bilan de l’ancienne.
En 2012-2013, sur les marchés du vrac, les cours des vins sans IG et des IGP ont atteint leur meilleur niveau depuis les dix dernières campagnes. Leur hausse a si bien compensé la faible récolte que la recette engrangée par les producteurs a progressé.
La vente en vrac des vins sans IG a rapporté 236,7 millions d’euros, soit 11 % de plus qu’en 2011-2012. La vente des IGP a généré un chiffre d’affaires de 606 millions d’euros, soit +7 %. Dans ces deux catégories, seuls les vins rouges sans mention de cépage n’ont pas vu leur prix progresser suffisamment pour compenser la baisse des échanges.
Les responsables professionnels redoutent qu’il n’en sera pas de même cette année.
A Bordeaux et dans les côtes du Rhône, des viticulteurs ont des récoltes tellement faibles qu’ils pourraient ne pas s’en remettre. Leurs représentants ont demandé à FranceAgriMer et aux pouvoirs publics d’être très attentifs à ces situations difficiles.
(Cet article a été initialement publié sur Lavigne-mag.fr)