Les forces de l'ordre ont eu le nez creux de prévoir le double de tracteurs annoncés par la FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) à Paris, le 3 septembre. 1.000 étaient attendus au début de la semaine. Mercredi matin, ils étaient 1.500 à s'ébranler sur les routes en direction de la capitale. Et jeudi matin à 8h00, la FNSEA en comptait 1.733 au passage des différents péages entourant Paris (visionnez notre reportage VIDEO et le déroulement de la journée en diaporama)
Sur la route, les automobilistes franciliens coincés derrière les convois avaient le temps de lire sur les drapeaux et pancartes accrochés aux engins, les messages portés par les manifestants : « Qui mettra ton steak dans ton assiette quand il n'y aura plus d'agriculture ? », affichait l'un d'eux. Son voisin sur la route : « Ce tracteur appartient à ma banque. ». Un autre, à l'adresse du ministre : « Des normes énormes, faut que Le Foll s'affole ! » Et pour le président de la République, un clin d'oeil caustique : « Hollande, merci pour ces moments », signé « Les Bretons littéraires ».
Aux alentours de 10h00, les tracteurs bretons ont bousculé quelques barrages pour arriver les premiers à Nation. Au même moment, de nombreux convois étaient encore embouteillés sur le périphérique – à midi certains y sont encore coincés – : celui de Picardie-Nord-Pas-de-Calais à la porte de La Chapelle, de l'Est Porte de Bercy... Et les engins se garaient au compte-goutte sur le cours de Vincennes, régions après régions.
Pendant ce temps, une délégation syndicale était reçue au Sénat, puis à l'Assemblée nationale, avant le rendez-vous de Matignon, prévu à midi. En attendant les annonces du gouvernement et les discours officiels de l'après-midi, différents intervenants se sont succédé en tribune, sur la place de la Nation. Objectif : haranguer les flux de manifestants, empêcher la pression de retomber. « Nous sommes là pour faire une piqûre de rappel : l'agriculture fait la richesse de la Nation, a lancé ainsi Daniel Prieur, secrétaire général adjoint de la FNSEA, aux troupes rassemblées. Nous ne lâcherons rien sur les prix, nous ne lâcherons rien sur les nomes. » Et d'assurer : « Plus de prix, moins de normes, c'est un message qui peut fédérer la société ! »
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