Des chercheurs américains ont annoncé le séquençage complet du génome du maïs. Cette avancée permettra d'apporter une réponse à l'accroissement de la population mondiale et au changement climatique.
«Les sociétés productrices de graines et les généticiens du maïs vont se jeter sur ces données pour trouver leurs gènes favoris», relève Richard Wilson, de l'Université Washington à Saint-Louis (Missouri, centre du pays), qui a dirigé cette recherche financée par la National Science Foundation et les ministères américains de l'Agriculture et de l'Energie.
«Avoir le génome complet du maïs va faciliter le développement de nouvelles variétés présentant un rendement supérieur ou plus résistantes à la chaleur extrême et à la sécheresse», prédit-il.
Fusheng Wei et Jianwei Zhang, de l'Arizona Genomics Institute (sud-ouest), co-auteurs de cette recherche, relèvent que «le monde fait face à une demande alimentaire croissante et à une demande et en biocarburants pour combattre le réchauffement climatique».
Selon l'ONU, la production alimentaire mondiale devra augmenter de 70% au cours des 40 prochaines années pour nourrir une population planétaire qui atteindra 9,3 milliards d'individus en 2050.
Des avancées comme le séquençage du génome du maïs «sont la seule façon d'atteindre de tels objectifs de production alimentaire», insiste Colin Kaltenbach, de l'Université d'Arizona.
Le maïs peut être utilisé pour améliorer génétiquement des cultures parentes comme le sorgho, le blé et le riz, soulignent les chercheurs.
Les Etats-Unis sont le premier producteur de maïs avec 200 millions de tonnes produites annuellement ou 44% du total.
Les quelque 150 généticiens de différentes institutions de recherche américaines ayant participé à cet effort, piloté par l'Université Washington, ont identifié les quelque 32.000 gènes empaquetés dans dix chromosomes formant le génome du maïs, le plus grand à ce jour pour une plante.
En comparaison, le génome humain compte 20.000 gènes répartis dans 23 chromosomes qui sont les supports de l'information génétique.
Le code génétique du maïs est colossal avec 2,3 milliards de bases d'ADN, un ordre de grandeur comparable à celui de l'homme qui en compte 2,9 milliards.
Environ 85% des segments d'ADN sont répétés sans que la raison en soit connue et le nombre de gènes similaires à différents endroits du génome a compliqué le séquençage, soulignent ces chercheurs, dont les travaux paraissent dans les revues scientifiques américaines Science, Annales de l'Académie des sciences (PNAS) et PLoS Genetics.
Comme c'est souvent le cas pour les plantes, le maïs a deux génomes séparés mais entremêlés reflétant son évolution sur des millénaires. Domestiqué depuis 10.000 ans, il descend du téosinte, plante originaire d'Amérique centrale.
De plus, le maïs compte 1.600 gènes uniques inexistants dans les autres plantes connues.