En maïs grain, plus de 80 % des récoltes sont effectuées. Elles sont en avance de 15 à 20 jours par rapport à d'habitude grâce aux bonnes conditions climatiques. Seule la Bretagne est à moins de 50 % des surfaces récoltées.
Au niveau national, Arvalis estime le rendement moyen à 90,1 q/ha, en baisse de 15 % par rapport à l'année exceptionnelle 2014, et en baisse de 10 % par rapport à la normale. La sécheresse et les fortes températures sont en cause. « Des rendements très variables selon les régions sont néanmoins à noter selon le type de sol, l'irrigation et la concordance entre épisodes de sécheresse et de chaleur avec la floraison, précise Gilles Espagnol, d'Arvalis. La Région Rhône-Alpes et l'Alsace ont particulièrement souffert de ces conditions difficiles. Les tonnages peuvent varier de 35 à 175 q/ha en grain et de 6 à 22 t/ha en fourrage. »
« Cette année, l'accès à l'eau aura fait toute la différence, précise Gilles Espagnol. Le gain de rendement permis par l'irrigation est de 30 à 90 q/ha. » « C'est une vraie assurance revenu », ajoute Daniel Martin, président d'Irrigants de France. La production est donc estimée à 13,9 millions de tonnes, en baisse de 23 % par rapport à l'an passé, résultat d'un moindre rendement et d'une baisse des surfaces de 5,6 % en 2015 par rapport à 2014.
Concernant les prix, Daniel Peyraube, président de l'AGPM, relève que « pour la troisième année consécutive, les prix de vente ne couvrent pas les charges de production et les comptes d'exploitation sont dans le rouge. D'où l'intérêt de mettre en place des outils assuranciels afin de stabiliser les résultats de l'exploitation. Ces outils, comme l'assurance “chiffre d'affaires”, seront à l'ordre du jour des journées maïs des 17 et 18 novembre prochains à Toulouse. »
Il manque 40 € par tonne
En attendant, le syndicat constate qu'avec un prix de vente à 140 €/t et un coût de production à 180 €/t (hors cotisations, salaires et amortissement), il manque 40 € par tonne produite par le maïsiculteur, soit près de 400 €/ha de trésorerie en moins en 2015. « Les aides Pac compensent une partie de cette perte mais l'équilibre est rarement atteint, selon Daniel Peyraube. Il faut “profiter” de cette conjoncture difficile pour proposer des systèmes assuranciels pertinents et mobiliser les acteurs de la filière. »
Concernant les transferts de maïs grain vers le fourrage, ils sont élevés et atteignent 70.000 ha. « Les premiers résultats sont comparables à ceux d'une année “normale” à “bonne” avec une teneur en amidon en retrait et une teneur en MAT un peu plus élevée », précise Gilles Espagnol. Un point plus approfondi sur les valeurs alimentaires des maïs fourrages sera réalisé le 24 novembre.
En maïs semences, la production atteint 95 % de l'objectif, « ce qui est excellent par rapport aux conditions climatiques », a jugé Gilles Espagnol. Malgré une baisse des surfaces à 69.850 ha, la France conforte son rang de premier producteur européen. « Pour 2016, on estime les surfaces entre 65.000 et 68.000 ha, ce qui correspond à notre marché structurel », estime Luc Esprit, directeur de la FNPSMS (interprofession française des semences de maïs et sorgho).
En maïs doux, les surfaces ont baissé à 20.000 ha à la suite de la forte récolte de 2014 mais les rendements ont atteint le niveau maximal, à 200 q/ha.
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mercredi 04 novembre 2015 - 08h56
Si on veut soutenir les prix, il faudrait déjà commencer par interdire les importations jusqu'à ce que nos stocks soient totalement épuisés et taxer fortement les importations OGM (y compris soja) puisqu'on n'a pas le droit d'en produire. En important, on nous tire dans le dos.