Un éleveur vosgien, qui a perdu ces derniers mois une dizaine de brebis tuées par un loup, a été autorisé mardi par la préfecture à tirer sur le prédateur et éventuellement le tuer, une première dans ce département concernant cette espèce protégée.
Cette mesure intervient à la demande de l'éleveur, dont l'exploitation est installée à La Bresse et Cornimont, a indiqué la préfecture dans un communiqué.
Elle survient alors que les attaques du loup ont persisté malgré les mesures préventives mises en place, notamment des filets de protection électrifiés autour des parcs, l'assistance d'un chien et d'un aide-berger, et des tirs dits d'effarouchement (destinés à effrayer le loup).
L'arrêté préfectoral autorise les tirs de défense jusqu'au 15 novembre et habilite l'éleveur à tirer lui-même sur l'animal.
Disparu depuis plus de 80 ans dans les Vosges, le loup y est réapparu en avril 2011.
En France, il avait été éradiqué en 1937, avant de se réimplanter naturellement en 1992. L'ONCFS (Office national de la chasse et la faune sauvage) recense 220 individus, essentiellement sur l'arc alpin, mais aussi dans le Massif central et les Pyrénées. Cette espèce protégée progresse de 15 à 20 % par an et étend sa zone de présence vers la moyenne montagne.
Depuis le début de l'année, 72 prédations ont été constatées et ont donné lieu à indemnisation des éleveurs pour 139 ovins tués.
La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, avait annoncé à la fin de juillet 2012 l'ouverture d'un processus de concertation dans la perspective d'un nouveau plan national d'action sur le loup, qui succédera en 2013 au plan actuel, couvrant la période de 2008 à 2012.