La préfecture de la Haute-Loire a annoncé mercredi qu'elle allait prendre un arrêté prévoyant des mesures d'aide et d'accompagnement des éleveurs pour se protéger du loup, cet animal étant désormais officiellement présent dans le département.
« J'ai décidé d'activer en Haute-Loire le plan Loup, dans la mesure où nous avons eu pour la première fois une attaque attribuable à cet animal, sans quasiment d'équivoque possible », a déclaré à l'AFP le préfet de Haute-Loire, Denis Labbé.
Des expertises pratiquées par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage ont confirmé en fin de semaine dernière qu'un loup était bien à l'origine de l'attaque, dans la nuit du 12 au 13 octobre, d'un troupeau de brebis sur la commune de Pradelles, dans le sud du département, à la limite avec l'Ardèche.
« Jusqu'à présent, la présence du loup n'était pas attestée dans le département. Il y avait juste des traces suspectes et des témoignages des gens qui croyaient l'avoir aperçu », a affirmé M. Labbé.
L'arrêté préfectoral, qui devrait être pris jeudi ou vendredi, prévoit notamment l'indemnisation des éleveurs en cas d'attaques, l'accompagnement financier de l'éleveur pour la pose d'enclos électrifiés et l'achat de chien de protection de type patou ou le gardiennage de troupeaux.
Une cellule de veille départementale
Dans le cadre de ce dispositif, une cellule de veille départementale destinée à collecter les indices de la présence potentielle du canidé et à améliorer la connaissance et le suivi de l'espèce sera prochainement mise en place.
Des tirs d'effarouchement, non létaux et à l'aide de munitions particulières, sont également prévus pour repousser l'animal dans cette zone du département.
Lors d'une réunion qui s'est tenue mardi au Puy-en-Velay avec les services de l'État, des éleveurs et chasseurs avaient demandé « des tirs d'abattage ».
« On ne peut pas prescrire des mesures qui ne sont pas légales. Si le loup n'est plus un animal en voie d'extinction, ça reste un animal protégé par la convention de Berne. On ne peut d'emblée pas autoriser des tirs de défense ou des tirs de prélèvement lors de battues », a souligné le préfet.
Le nombre de loups, estimé à 300 individus répartis sur l'ensemble du territoire français, augmente de 20 % par an, selon des chiffres fournis par la préfecture de la Haute-Loire.
En 2014, sept spécimens ont été tués lors de tirs de défense ou prélèvements autorisés par le ministère de l'Écologie, afin de contenir la population du prédateur et les dégâts provoqués sur les troupeaux.