L’AGPL (Association générale des producteurs de lin) a appelé mercredi à baisser les emblavements de lin pour la récolte de 2009, à 50.000 ha contre 67.000 ha en 2008. En cause: beaucoup de «clignotants au rouge».
En premier lieu, la chute de 25% de la demande depuis un an entraînant un niveau élevé de stocks de lin teillé: les Chinois ont en effet fortement diminué leurs achats en raison peut-être d'un surinvestissement depuis cinq ans dans les capacités de filature. Parallèlement, on observe une chute de la consommation textile, notamment aux Etats-Unis du fait de la crise des subprimes en 2007. Or, les Etats-Unis représentent notre premier débouché. Par ailleurs, la dépréciation du dollar par rapport à l'euro a fait perdre de la compétitivité à la France.
Autre facteur de la hausse des stocks: la bonne récolte de 2008 en France, estimée à 100.500 tonnes, à mettre en face d'une demande qui pourrait se situer à 86.000 tonnes. Quant à la récolte de 2007, de qualité insatisfaisante, elle continue de peser sur les cours.
D'où le mot d'ordre de l'AGPL de baisser les surfaces pour la prochaine campagne. Les teillages français se sont mis d'accord pour teiller la récolte de 2008 sur seize mois au lieu de douze, afin de lisser l'offre vis-à-vis de la demande.
L'AGPL demande que cette diminution des emblavements «soit répartie d'une façon équilibrée et solidaire entre les régions, les entreprises et les liniculteurs. Ils préconisent ainsi, soit une baisse de 39% sur la référence de 2005 ( 81.500 ha, l’année où les surfaces linières étaient les plus élevées), soit une baisse de 35% sur la moyenne des cinq dernières années. Cette baisse serait ramenée au niveau des entreprises et serait donc gérée par elles. «C’est pourquoi nous demandons aux liniculteurs d’être en contact avec leurs teilleurs», explique l'AGPL.