« L'agriculture française n'a rien à gagner à la construction » d'une zone de libre-échange entre l'UE et les Etats-Unis, estime la Fédération nationale agroalimentaire et forestière (Fnaf-CGT) dans un communiqué du 7 août.
« Les négociations pour un accord de libre-échange entre l'Union européenne et les États-Unis sont engagées. Tant du côté de l'UE que des Etats-Unis, ces négociations visent à pallier l'échec du cycle de Doha de l'OMC [Organisation mondiale du commerce] en 2008 et construire une méga zone de libre-échange concernant l'ensemble des secteurs de l'industrie, des services, notamment publics, du commerce, de la culture et de l'agriculture. »
« L'agriculture française n'a rien à gagner à la construction de cette zone de libre-échange. Les Etats-Unis et l'UE globalement interviennent sur les mêmes marchés à l'exportation, les céréales et la viande. D'autant que l'UE se trouve dans la même situation avec les projets d'accord avec le Mercosur et le Canada. Déjà, des études d'impacts sur la baisse des tarifs douaniers à l'entrée de l'UE, il en ressort une baisse des prix agricoles à la production pour le plus grand profit des sociétés transnationales de l'agroalimentaire et de la grande distribution. Des filières entières de production et de transformation, notamment dans la viande, peuvent être dangereusement mises à mal et affaiblir notre potentiel national. Dans cette phase préparatoire, malgré les discours qui se veulent rassurant, y compris de la ministre du Commerce extérieur, l'UE a déjà reculé en acceptant l'importation des produits ayant été traités à l'acide lactique !!! »
« Au contraire d'une zone de libre-échange où la "concurrence est libre et non faussée", c'est un nouvel ordre économique international qu'il faut construire, basé sur des coopérations mutuellement avantageuses qui permettent le développement équilibré et solidaire de chacun des pays, le droit à la souveraineté alimentaire de chaque peuple, la satisfaction des revendications des salariés », conclut le communiqué.