L'UE et le Maroc ont trouvé un accord pour régler la querelle qui les opposait depuis mars au sujet des conditions douanières d'accès des tomates marocaines au marché européen, a annoncé vendredi la Commission européenne.
Après des mois de discussion, le compromis a été finalisé lors d'un entretien téléphonique entre le commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos, et le ministre marocain, Aziz Akhennouch, a précisé Roger Waite, porte-parole de M. Ciolos.
La querelle était née d'une réforme des règles de dédouanement des produits extracommunautaires, visant selon Bruxelles à rendre le système plus transparent et à réduire les possibilités de contournement de la part des exportateurs. Mais, selon Rabat, cette révision, qui doit entrer en vigueur le 1er octobre, allait entraîner une hausse des tarifs, menaçant la survie du secteur.
L'accord ne revient pas sur l'abolition par la Commission d'un mode de dédouanement propice aux fraudes, mais en limite l'impact financier, en augmentant pour l'ensemble des exportations marocaines la valeur forfaitaire d'importation, inchangée depuis 1996.
« Reflétant les conditions actuelles du marché », cette mesure limite les surtaxes susceptibles d'être imposées aux exportateurs marocains, a souligné M. Waite. Elle prend en compte la part croissante de tomates-cerises, à forte valeur ajoutée, dans les importations européennes en provenance du Maroc, passées de 300 tonnes par an il y a 15 ans à 70.000 tonnes actuellement, sur un total de 350.000 tonnes de tomates.
Saint-Charles International, la première plateforme européenne de commercialisation de fruits et légumes, située à Perpignan, s'était également inquiétée du changement des règles, y voyant le risque d'une forte chute des volumes en provenance du Maroc. A l'inverse, les producteurs espagnols avaient mis en garde contre trop de concessions à leurs concurrents marocains.
Le commissaire européen en charge de la Politique de voisinage, Stefan Füle, avait souligné la volonté de l'UE de trouver une « solution mutuellement acceptable », lors d'une visite à la fin de mai à Rabat.