Angélique Delahaye, présidente des producteurs de Légumes de France, a envoyé lundi une lettre ouverte à Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, qui doit se déplacer mardi après-midi dans une coopérative des Pyrénées-Orientales et dans la perspective du plan de sortie de crise qu'il doit annoncer le 7 septembre 2011.
« La crise que vivent les producteurs de légumes n'est pas une crise conjoncturelle », explique Angélique Delahaye dans sa lettre. C'est une crise de système où les pouvoirs publics français ont toute leur responsabilité. Elle cite ainsi les charges franco-françaises et les distorsions de concurrence induites, l'impunité des pratiques commerciales prédatrices et destructrices d'emplois, de qualité, de capacité à produire, de richesse, et la mise en concurrence déloyale des producteurs de France par des produits d'origines diverses dont « la qualité principale, sinon la seule, est d'être moins chers, toujours moins chers ».
La présidente des producteurs de légumes écrit donc qu'il « faut avoir la lucidité, l'honnêteté, de le constater et le courage d'agir pour modifier cette spirale infernale qui fait disparaître toute activité de production en France ». « Nous vous avons fait le 19 août 2011 des propositions complètes pour faire face à la crise, regagner en compétitivité, structurer les marchés et organiser les relations commerciales pour répondre aux attentes des consommateurs ».
« Nous attendons du gouvernement qu'il prenne ses responsabilités et décide de façon urgente des nécessaires mesures de sauvegarde et de relance de la production de légumes en France. A défaut, il lui faudra assumer l'abandon en rase campagne de notre profession, de ses 40.000 entreprises et de ses 200.000 emplois », écrit Angélique Delahaye.