Lors des journées nationales agroalimentaires du Crédit agricole, les 6 et 7 novembre, René Carron, président de la Banque verte, a affirmé que «le Crédit agricole entend bien continuer à exercer pleinement sa responsabilité de premier financier de la chaîne agrolimentaire».
Ces propos qui se placent dans la continuité cachent en fait un regain d'intérêt pour «les filières agroalimentaires qui sont au coeur des questions sociétales de ce siècle».
La récente hausse des produits agricoles combinée à la flambée de l'énergie et à la volonté de préserver le pouvoir d'achat modifie totalement la donne. Le débat sur l'accroissement des prix de l'alimentation avec en toile de fond le bras de fer avec la grande distribution est repris par les autorités politiques qui ont peur de l'inflation.
Face à cette crainte, Jean-Paul Betbèze, chef économiste au Crédit agricole, répond qu'il y a deux moyens de contenir l'inflation. Le premier consiste à accroître les taux d'intérêt, le second s'attache à augmenter la production pour faire baisser la tension sur les marchés.
Cette seconde solution a retenu toute l'attention de l'auditoire. Mais la contradiction avec l'esprit du Grenelle de l'environnement n'a échappé à personne. Philippe Mangin, président de Coop de France, a souligné qu'«il faut relancer l'innovation». Pour Jean-René Buisson, président de l'Association nationale des industries alimentaires, le renouveau du secteur passe par la conquête de marchés à l'exportation, par le regroupement des entreprises et par une organisation efficace des successions dans des sociétés de tailles réduites.
En résumé, l'idée qu'une période positive et favorable s'ouvre pour l'agriculture et l'agroalimentaire a dominé l'ensemble des débats.