«Nous sommes entrés dans un cercle vicieux particulièrement destructeur: en aval, la consommation de viande de lapin diminue sans cesse, explique Jean-François Ponsot, responsable du Groupement interprofessionnel des lapins Massif central (GLMC), à Aubière dans le Puy-de-Dôme. Certains abatteurs freinent par voie de conséquence cette activité, ce qui génère des coûts de ramassage plus élevés, tandis qu’en amont, les producteurs voient leur prix de vente diminuer alors que leurs charges augmentent. Le bilan provisoire de deux ans et demi de crise est l’arrêt d’activité de 20% des élevages professionnels du grand Massif central».
L’été s’annonce très difficile, car la consommation diminue toujours en cette saison et les prix sont alors au plus bas: 1,30 €/kg vif, alors que les coûts de production se situent en moyenne à 1,71 euro, hors main-d’œuvre. Le prix de vente moyen annuel est, quant à lui, de 1,60-1,65 €/kg vif. Les éleveurs cunicoles ont bénéficié l’an passé d’un prêt court terme plafonné à 50 euros par femelle.
«Ce couvert de trésorerie ne suffit plus, alors que la crise perdure, souligne Jean-François Ponsot. Nous avons dernièrement alerté les pouvoirs publics pour demander un plan d’urgence comprenant un allègement des charges financières et sociales, avec un renvoi en fin de tableau de l’annuité de 2009, une annulation des taxes d’équarrissage et un soutien supplémentaire à la promotion du produit, notamment en publicité sur les lieux de vente».
Avec 2.500 producteurs en France, dont 250 dans le Massif central, le lapin souffre d’une trop grande discrétion dans les linéaires par rapport aux autres produits carnés.