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Transformateurs et distributeurs s’engagent à revaloriser le prix

Publié le vendredi 24 juillet 2015 - 16h50

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Lait : transformateurs et distributeurs s’engagent à revaloriser le prix @Casalegno
Lait : transformateurs et distributeurs s’engagent à revaloriser le prix @Casalegno

Après deux réunions sous la houlette du ministre de l'Agriculture, jeudi après-midi et vendredi matin, les différents acteurs de la filière laitière sont parvenus à trouver un accord pour redresser le prix du lait à la production. Objectif : atteindre une valorisation de 360 €/1.000 l pour les volumes transformés en lait UHT, beurre, crème et emmental, sous marque de distributeur (MDD) et premier prix (soit moins du quart des volumes totaux de lait), afin de tendre vers un prix moyen du lait d'environ 340 €/1.000 l sur 2015. L'intégralité des hausses que consentiront les distributeurs aux transformateurs sera intégralement répercutée aux producteurs. Sur les produits à marques nationales, les producteurs attendent une application stricte des accords commerciaux signés en février, sans remise en question. Cet accord est valable jusqu'à la fin de l'année, avec une clause de revoyure en septembre.

 

Il est également demandé aux distributeurs de favoriser les produits français. Pour sa part, Auchan a pris l'engagement d'un approvisionnement sur le lait UHT et l'emmental (toujours en MDD) à 100 % français, ont signalé les représentants du groupe à la sortie de la réunion vendredi.

 

Vendredi après-midi, les industriels laitiers privés de la Fnil se sont empressés de déclarer dans un communiqué qu'« il est impossible à ce jour d'assurer un prix d'achat minimum au 1.000 litres, comme annoncé par certains ». « Les discussions entre les différents acteurs de la filière ne concernent qu'une partie des produits laitiers, MDD et premier prix (beurre, crème, lait de consommation, yaourts natures et emmental) et exclut une part importante des produits de grande consommation ainsi que ceux destinés à l'exportation », a rappelé la Fnil.

 

Lors d'un point de presse à l'issue de cette réunion, le ministre de l'Agriculture a souligné que « l'impact de la hausse sur le consommateur sera de quelques centimes. C'est un effort qu'on demande pour pouvoir passer cette crise. Les prix ne vont pas se mettre à flamber ». Il a ajouté qu'il serait « vigilant sur l'application de cet accord, avec l'aide des outils de la médiation, pour que la valorisation aille aux producteurs ». Tous les acteurs réunis ce jour « sont conscients que la crise est large, profonde », et également européenne. Alors que d'autres Etats membres ont souligné que la situation se détériorait chez eux également (lire Lait/Allemagne : encore 6 à 8 €/1.000 l de perdus sur juin), Stéphane Le Foll a obtenu la tenue d'un Conseil des ministres de l'Agriculture de l'UE le 7 septembre.  

 

 

Les réactions des responsables syndicaux

 

« Cette hausse va nous permettre de couvrir nos frais. Elle ne nous satisfait pas mais elle permet au moins ça. Il y aura au final une revalorisation sur le prix au producteur, à partir d'août et jusqu'à la fin de l'année », a estimé Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, tout en tempérant aussitôt : « On ne sortira pas de la crise avec les mesures actuelles. On ne règle pas tous les problèmes aujourd'hui. » Le contexte laitier européen et mondial reste en effet détérioré, avec un contexte de surproduction conjoncturelle au niveau mondial.

 

« On prend acte de cet accord », même si c'est « insuffisant pour les producteurs de lait », a déclaré Josian Palach, responsable du lait de la Confédération paysanne. « Rien n'est réglé sur le long terme, a-t-il prédit. Il est nécessaire de baisser conjointement les volumes. Une gestion européenne des volumes de lait est indispensable, sinon il y aura des crises à répétition. »

 

Quant à Yannick Bodin, représentant de la Coordination rurale, il a estimé qu'il s'agissait d'un « accord en demi-teinte », craignant que les 340 €/1.000 l ne soient jamais atteints. La CR a lancé un ultimatum à la distribution, exigeant que d'ici à lundi, plus une goutte de lait UHT étranger ne soit vendue en grande surface. « L'accord ne tiendra que si la distribution joue le jeu et ne va pas chercher du lait à l'extérieur » des frontières.

 

Saluant « l'état d'esprit positif » de la réunion, Xavier Beulin, le président de la FNSEA, a appelé les éleveurs à lever les derniers barrages. « J'appelle au discernement et à la pondération, a-t-il insisté, tout en prévenant que les entreprises seraient « mises sous surveillance » de la part du réseau FNSEA.

 

Néanmoins, il manquait un acteur majeur à ces réunions, la restauration hors domicile (RHD), qui draine désormais une grande partie des volumes. Stéphane Le Fol a confirmé que l'Etat et les collectivités locales avaient pour consigne de favoriser les produits locaux. « C'est possible, sans pour autant contrevenir au code des marchés publics », a-t-il souligné.

 

NB : les annonces de prix à la production pour l'année 2015 – pour les entreprises qui ont communiqué – se situent aujourd'hui dans une fourchette de 308 à 320 €/1.000 l (contre des annonces à 340 € au début de l'année).

E.C.


Les commentaires de nos abonnés (1)
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Production laitiére condamnée..

samedi 25 juillet 2015 - 09h41

A force de dire que l'on aime le métier, il faut le pratiquer pour rien...Hélas le temps des amours du métier est passé...Dans les années 50-60 on s'installait avec peu et on disait haut et fort que l'on "aimait" le métier...L'entreprise agricole n'est plus un lieu d'amour mais de productivisme; plus question de rêver, les contraintes économiques et administratives sont là et il faut y faire face... A l'époque, on ne comptait pas son temps, aujourd hui c'est une obligation...amour voulait dire gratuité, vocation, ces temps sont révolus, c'est pourquoi un lait à 340 €/tonne ne paye pas le travail , les risques et les compétences...sans compter la rémunération des capitaux propres... L'agriculture va connaitre une véritable révolution mais on l'a voulu.
commentaires agriculteurs

berber40
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